Le mercredi 31 janvier 2024, le SNALC a participé à un groupe de travail ministériel autour de la direction d’école. Il a ainsi pu rappeler qu’être directeur en 2024 requiert un réel dévouement. En effet, chaque nouvelle mesure (la dernière en date, pHARe) représente une charge de travail qui s’ajoute encore et encore. Les directeurs croulent littéralement sous les missions et leurs nerfs sont mis à rude épreuve. Trop de complications, trop de perte de temps, trop de contraintes, trop de missions, trop de responsabilités, trop de trop ! Et toujours pas d’allégement, ni d’aide administrative réclamés par le SNALC.
Le SNALC n’a de cesse de rappeler les vrais problèmes du terrain. Depuis des années, la direction d’école est au cœur des discussions, avec les mêmes problèmes remontés : surcharge de travail, missions inutiles, accumulation de tâches parasites, manque de temps pour certains types de décharges, et un manque criant d’aide humaine pour assister le directeur au quotidien.
Et pourtant cette énième réunion portait sur un projet de texte relatif à l’évaluation des directeurs ! Le SNALC n’a pas manqué de signifier son mécontentement. La loi Rilhac, non seulement n’apporte pas de solutions aux problèmes rencontrés par les directeurs d’école mais ajoute également son lot d’absurdités et de contraintes.
Ainsi, alors même que les conditions d’exercice de la « fonction de directrice ou de directeur » sont déplorables, un IEN – qui lui aussi croule sous les missions – va au cours d’un entretien évaluer et juger de l’aptitude ou de l’inaptitude de directeurs en fonction. Une évaluation totalement dépourvue d’objectivité, aux items flous, et qui n’aura qu’un seul but, pour le SNALC : ajouter de la pression à une profession qui a besoin de tout sauf de cela.
Que l’évaluation serve à déterminer les formations nécessaires à certains perfectionnements, cela s’entend. Mais une évaluation pour sanctionner basée sur une estimation de compétences acquises ou pas par un IEN dans un contexte aussi complexe que la gestion d’une école n’est pas entendable pour le SNALC, d’autant plus qu’elle n’a pas de valeur. Il ne s’agit pas d’augmenter ou baisser une note, il s’agit de remettre en question une fonction, une fonction pour laquelle les « faisant fonction » restent une réalité révélatrice de désaffection.
Pour l’instant, il n’est pas à l’ordre du jour « d’éjecter » les dévoués collègues qui seraient finalement estimés incompétents, mais nul doute qu’une fois la circulaire publiée, l’évolution de la chose à plus ou moins long terme permettra à certains IEN ce genre de dérive. En attendant, les relations IEN-directeur, qui avaient le besoin primordial de rester cordiales, risquent fortement, à cause de cette évaluation (un mot qui devient irritant), de se tendre davantage.
Alors qu’on nous demande toujours de faire mieux dans nos classes, le SNALC se demande quelle logique pousse le ministère à vouloir toujours faire pire.
À lire ici : Compte rendu de la réunion du 31 janvier 2024