Dans une étude récente consacrée à la formation et au recrutement des enseignants et en vue d’améliorer ce dernier, la Cour des comptes fait de nombreuses propositions permettant, selon elle, d’y répondre. Certaines dispositions concernent les contractuels.
Pour la Cour des comptes, la perte d’attractivité du recrutement répond à de nombreux facteurs. Si la baisse du nombre des étudiants dans certaines filières universitaires en est un, c’est surtout la dégradation de l’image du métier enseignant, ses conditions d’exercice et sa rémunération qui pèsent largement sur son attractivité. Toutefois, la Cour fait le choix, regrettable aux yeux du SNALC, de ne pas traiter la question des rémunérations de manière centrale dans ce rapport, puisque, pour elle, « c’est en effet l’un des facteurs de désaffection du métier, mais ce n’est pas le seul ».
En vue d’améliorer le recrutement, la Cour propose de recruter dans les académies et disciplines en tension, des enseignants contractuels « sur une durée comprise entre 3 et 5 ans », les « accompagner dans leur prise de poste » avec « l’engagement d’y demeurer pour la durée du contrat ». Ce recrutement se ferait sur entretien, au niveau du master et plus particulièrement le master MEEF. À l’issue de ce contrat, ces contractuels « pourraient demander leur titularisation, sur le modèle de la Cdisation des contractuels », mais « l’Éducation nationale disposant toujours du droit de refuser ». Sic !
Par ailleurs, la cour propose « d’instaurer pour les enseignants contractuels une formation obligatoire d’au moins une semaine avant une première prise de poste et intégrer pleinement les contractuels aux actions d’accompagnement et de formation des nouveaux enseignants lors de leurs premières années d’exercice ».
Si le SNALC a toujours revendiqué une formation de qualité des néocontractuels, calquée sur celles des titulaires, la première proposition nous semble problématique : elle risque en effet « une contractualisation à deux vitesses », l’une pour ces contrats de trois à cinq ans, avec un recrutement à bac + 5 et l’autre à bac + 3 avec des contrats d’1 an.
Le SNALC revendique un concours spécifique pérenne réservé aux contractuels, sous condition d’ancienneté et basé sur une validation des acquis professionnels.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1474 du 17 février 2023