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CNEWS – Rentrée 2024 : le métier de professeur n’attire toujours pas !

« Je pense que c'est une déclaration aussi lunaire que la conférence qu'elle a tenue, puisque, je rappelle quand même, on a une ministre démissionnaire qui a tenu une conférence pour évoquer ce qui se passera en 2025, alors que, dans quelques jours, elle ne sera plus là.....»
Maxime REPPERT
Vice-président du SNALC
Maxime Reppert, vice-président du SNALC, indique que pour la rentrée scolaire, il manque un professeur dans 56 % des collèges et lycées, et souligne que «le métier n’attire plus, les conditions sont très difficiles».
 
Il est l’invité de CNEWS le 7 septembre 2024

SNALC – Maxime Reppert

Effectivement, on en parle tous les ans. L’an dernier, il y avait une enquête qui avançait des résultats similaires.

En fait, c’est un problème de fond, un problème structurel, qui fait que le métier n’attire plus. Je rappelle quand même qu’il y avait plus de 3 100 postes non pourvus au concours d’enseignants pour cette rentrée. Là encore, une fois, les chiffres étaient similaires l’an dernier.

Le métier n’attire plus. Les conditions de travail sont, je le rappelle, au-delà des stéréotypes que l’on peut avoir sur le métier, très difficiles. Il n’y a pas de médecine du travail. Il n’y a pas assez d’attractivité.

Effectivement, on arrive à ce constat et à recruter des contractuels qui ne sont pas assez formés. C’est, j’ai envie de dire, la seule solution à l’heure actuelle pour le ministère, du moins à court terme. On se rend compte que même cette solution ne suffit pas, puisque encore très récemment, on pouvait compter plus de 1 600 annonces de recrutement.

Preuve, là encore, qu’il y a un gros déficit. Mais vous savez, ce problème ne touche pas que les enseignants. Il touche également, par exemple, les AESH, qui accompagnent les élèves en situation de handicap.

CNEWS – Journaliste

Et pardonnez-moi, mais Nicole Belloubet, ministre démissionnaire de l’Éducation nationale, disait dans sa conférence de presse de rentrée être tout près des 100 % de couverture des besoins.

N’a-t-elle pas dit la vérité ?

SNALC – Maxime Reppert

Je pense que c’est une déclaration aussi lunaire que la conférence qu’elle a tenue, puisque, je rappelle quand même, on a une ministre démissionnaire qui a tenu une conférence pour évoquer ce qui se passera en 2025, alors que, dans quelques jours, elle ne sera plus là.

Voilà, donc les déclarations n’engagent que ceux qui les font. En tout cas, la réalité est bien différente, puisque le 100 %, je suis désolé, non, il n’arrivera pas cette année, il n’est pas arrivé, et il n’arrivera pas.

Et s’il n’y a pas un changement profond de politique en termes d’attractivité du métier, ce n’est pas demain la veille qu’on aura un professeur devant chaque élève.

Parce que l’objectif, il est bien là, c’est de mettre un professeur et non pas simplement un adulte.

CNEWS – Journaliste

J’entends bien, mais comment on le rend plus attractif, là, le métier ?
 

SNALC – Maxime Reppert

C’est simple, déjà, je vais dire ce que je dis tout le temps, mais c’est la question du salaire. Je rappelle quand même qu’un professeur est un fonctionnaire de catégorie A qui touche en moyenne 1 000 euros de moins par mois qu’un autre fonctionnaire de la même catégorie.
 
Ça, c’est déjà la première chose.
 
Ensuite, il y a la question des conditions de travail.
 
C’est-à-dire que quand on se retrouve avec des classes surchargées, avec une multiplication des missions, et avec des réformes qui font faire un pas en avant, trois pas en arrière, vous comprenez bien que cela ne peut pas fonctionner.
 
Des réformes, il en faut, mais il faut que ce soient des réformes pertinentes.
 
Vous savez, mon but en tant que syndicaliste, ce n’est pas de dire que tout va mal et que nous sommes opposés à tout.
 
Au contraire, nous avons des propositions, nous essayons de mettre en place des choses, mais on se rend compte que, face à cette question d’attractivité et à la banalisation de la violence — je rappelle quand même qu’il ne se passe pas une semaine sans que des faits dans les médias rapportent des agressions ou des menaces envers le personnel —, nous sommes face à un problème qui paraît insoluble.
 
 
« ... Au contraire, nous avons des propositions, nous essayons de mettre en place des choses, mais on se rend compte que, face à cette question d'attractivité et à la banalisation de la violence — je rappelle quand même qu'il ne se passe pas une semaine sans que des faits dans les médias rapportent des agressions ou des menaces envers le personnel —, nous sommes face à un problème qui paraît insoluble...»
Maxime REPPERT
Vice-président du SNALC