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BFMTV – Gabriel Attal prône un “sursaut d’autorité”

« Donc une fois encore c'est des grands effets d’annonce. C'est bien que certains élèves puissent être accueillis. C'est bien que des associations puissent proposer des choses, qu'il puissent avoir du périscolaire. Mais de là à dire, tous les élèves de 8h à 18h seront au collège. C'est n'importe quoi... »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Restaurer l’autorité en France, c’est, depuis des mois, la priorité scandée par le président de la République et son gouvernement. Pour y parvenir, le Premier ministre a présenté ce jeudi 18 avril un grand plan national pour les prochains mois. Gabriel Attal veut responsabiliser les parents, réformer la justice pour les mineurs, mais surtout et d’abord, restaurer l’autorité à l’école.

Jean-Rémi Girard, président du SNALC, est l’invité, de Yves Calvi dans Calvi 3D le 18 avril 2024.

BFMTV. – Yves CALVI

Jean-Rémi Gérard, vous êtes professeur de lettres modernes. Vous présidez le syndicat national des lycées et collèges, le SNALC. Une mesure très concrète envisagée est la scolarisation tous les jours pour les collégiens de 8h à 18h. Alors, c’était déjà envisagé dans les quartiers sensibles. Ce serait étendu à tous les collèges. Est-ce que ça vous paraît utile, faisable et souhaitable ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Utile peut-être, faisable, clairement pas, donc souhaitable, difficilement. Déjà, il faut bien utiliser les bons termes. Ils ne seront pas scolarisés de 8h à 18h, ils seront accueillis de 8h à 18h. Un élève de collège a entre 25 et 26 heures de cours par semaine, là, on parle finalement d’une plage horaire avec le mercredi matin en plus, qui est quasiment de 40 heures hors les pauses déjeuners. Donc, la question, c’est qu’il reste un tiers du temps, finalement, où ils ne sont pas en cours.

Du coup, ils sont où ? Et ils sont avec qui ? Qui les encadre ?

Nous, on a quand même un manque d’adultes assez frappant. On ne va pas pouvoir s’amuser avec des élèves qui finissent parfois le vendredi à midi, ça existe. Qu’est-ce qu’on fait des élèves de midi à 18h ? On les met où ? On leur fait faire quoi ? On les encadre et on les surveille comment ?

Moi, j’entends très bien le fait, je comprends tout à fait. Il ne faut pas qu’ils soient en train de faire n’importe quoi dans la rue, etc. Il ne faut pas non plus qu’ils soient en train de faire n’importe quoi dans le collège. Ça nous paraît assez important.

Et puis là, c’est une mesure qui est vraiment centrée, j’allais dire, grande ville et ville, là-dessus. Moi, j’ai été 9 ans dans un collège plutôt rural. C’est les transports scolaires. C’est donc des élèves qui, pour faire respecter ça, devraient partir de chez eux à 7h, voire avant, et rentreraient chez eux après 19h. Je ne crois pas que ce soit spécialement une journée non plus idéale d’un point de vue éducatif.

Donc une fois encore c’est des grands effets d’annonce. C’est bien que certains élèves puissent être accueillis. C’est bien que des associations puissent proposer des choses, qu’il puissent avoir du périscolaire. Mais de là à dire, tous les élèves de 8h à 18h seront au collège. C’est n’importe quoi.

BFMTV. – Yves CALVI

On a bien compris qu’on n’était pas partis pour faire du gardiennage.

(…)

BFMTV. – Yves CALVI

Jean-Rémi Girard, le Premier ministre évoque aussi un meilleur contrôle des écrans pour les mineurs avec ce projet de loi sur la majorité numérique à 15 ans.

Mais pour le reste, que peut-on faire concrètement pour encadrer davantage la violence qui démarre souvent sur les réseaux sociaux ?

Quelle perception vous en avez ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Alors oui, au SNALC, on a bien constaté que l’invasion des écrans et le fait que les jeunes, et pas seulement les jeunes d’ailleurs, passent beaucoup plus de temps devant des écrans, ça a des effets sur la société et aussi sur leur comportement. Nous, on travaille là-dessus. On organise même des congrès sur le thème des écrans. En ce qui concerne l’école, nous demandons, car cela nous paraît important, premièrement que les écrans ne soient pas introduits trop tôt. Nous ne sommes pas convaincus qu’il soit nécessaire que les enfants soient devant des écrans dès l’école primaire. Deuxièmement, qu’ils ne soient pas spécialement en libre accès. Les écrans peuvent être utiles pour nous en tant qu’enseignants, par exemple un professeur de géographie, pour montrer une carte, il est beaucoup plus pratique d’avoir un écran dans la salle que de transporter un support de carte et de changer les cartes régulièrement, car les données cartographiques ont tendance à évoluer.

En revanche, le fait d’équiper tous les élèves avec des tablettes ou des ordinateurs portables, parfois dès leur plus jeune âge, est une pratique adoptée par certaines collectivités locales, comme la mienne en Île-de-France, par exemple. Cela revient peut-être à ajouter des écrans aux écrans.

En effet, nous n’avons probablement pas besoin de tous ces écrans à l’école. Il ne s’agit pas de dire qu’il faut zéro écran à l’école, car de toute manière, c’est trop tard. Il existe une utilité pédagogique aux écrans à condition qu’ils soient maîtrisés par l’enseignant et que ce soit l’enseignant qui décide de leur utilisation. Cependant, le contrôle des téléphones portables, par exemple, est d’une extraordinaire complexité également et nous essayons de trouver différentes solutions, comme les fameuses pochettes dans lesquelles les élèves mettent leur téléphone en entrant en classe. Cette pratique devient de plus en plus courante. Cependant, cela a pour conséquence que certains élèves ont maintenant deux téléphones : celui qu’ils mettent dans la pochette et le vrai qu’ils gardent avec eux.

(…)

BFMTV. – Yves CALVI

Les commissions éducatives de l’école primaire, Jean-Rémi Girard, est-ce quelque chose qui répond à des problèmes qui existent, voire qui se multiplient dans les établissements ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Alors, il y a une hausse des incidents dans les écoles primaires, mais elle n’est pas spécifiquement due aux élèves, puisqu’il faut savoir qu’aujourd’hui, un professeur des écoles a presque autant de chances d’être victime de l’entourage de l’enfant que de l’enfant lui-même. Donc, en fait, nous, les élèves, nous avons déjà un certain nombre de choses qui existent à l’école primaire. Alors, nous sommes tout à fait d’accord qu’on pourrait les améliorer, peut-être avoir un cadre un peu plus clair, quelque chose d’un peu plus solennel. Nous allons attendre de voir, puisque nous devons être réunis au ministère de l’Éducation nationale, le SNALC et les autres organisations représentatives, pour détailler un peu plus, parce que là, moi, je suis un peu court.

Il y aura des commissions éducatives. Je ne sais pas qui y siège, ni ce qui s’y passe. Avec des sanctions adaptées, oui, mais quelle est donc l’échelle des sanctions ? Donc, nous allons devoir travailler sur tout cela.

Mais une fois encore, on parle beaucoup, beaucoup autour du sujet des parents ici. Pour nous, à l’école, le sujet majeur aujourd’hui est effectivement autour des parents, et pas seulement des parents violents, car nous avons des parents qui nous agressent de plus en plus, mais aussi des parents qui ne s’en sortent pas et qui, parfois, nous disent : “Pouvez-vous m’aider ? Pouvez-vous punir mon enfant ? Pouvez-vous faire ceci, cela ? Je n’y arrive plus.

Nous sommes très démunis vis-à-vis des parents. Nous n’avons aucun moyen de pression, de la part de l’Éducation nationale, sur les parents. Et le fait de dire “On va signer un contrat avec les parents” ne changera pas grand-chose. Les parents signent déjà le règlement intérieur, qui est déjà une sorte de contrat. Cela n’a pas fait baisser les infractions au règlement intérieur pour autant.

Donc, partant de là, on nous demande de faire beaucoup de choses. On nous demande d’éduquer, on nous demande d’enseigner les médias, on nous demande d’expliquer les réseaux sociaux, le harcèlement, toutes ces choses-là. Nous n’avons pas un temps extensible pour le faire. Et, une fois encore, ce que nous disons avec notre autorité, d’autres le défont à l’extérieur de l’école.

« ... on nous demande de faire beaucoup de choses. On nous demande d'éduquer, on nous demande d'enseigner les médias, on nous demande d'expliquer les réseaux sociaux, le harcèlement, toutes ces choses-là. Nous n'avons pas un temps extensible pour le faire. Et, une fois encore, ce que nous disons avec notre autorité, d'autres le défont à l'extérieur de l'école.»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC