En 2024, le SNALC déplore que plus de 25 ans après l’interdiction de son utilisation dans la construction, l’amiante soit toujours présent dans les écoles. La situation perdure : les collectivités territoriales sont tout simplement démunies, jouant l’inertie par peur des chantiers pharaoniques.
UN DOSSIER FIGÉ DANS LE FIBROCIMENT
Les dernières données émanent du rapport des ISST (Inspecteurs de Santé et Sécurité au Travail). Elles datent de 2019 et laissent songeur. Il s’avère que le DTA (Dossier Technique Amiante) est incomplet dans la plupart des cas, inaccessible ou pire : inexistant. Au sein de leur écoles, enseignants et élèves évoluent donc dans l’incertitude dans le meilleur des cas. Le DTA est pourtant obligatoire depuis 2005 pour les bâtiments construits avant 1997, date d’interdiction de l’amiante en France.
L’épée de Damoclès est faite de fibrociment, mélange de ciment et de fibres d’amiante utilisé pour ses propriétés isolantes. Il y a aussi de l’amiante dans les colles de plaques, les flocages, etc. La problématique vient de la dégradation du matériau, libérant alors des fibres extrêmement volatiles, contaminant tout le bâtiment.
UN CHANTIER PHARAONIQUE, AU POINT MORT
Le rapport des ISST révèle que 38 % des écoles contiendraient de l’amiante contre 73% des collèges. Et moins de 10 % de ces structures ont reçu une obligation de travaux.
Le rapport prouve aussi que les préconisations légales ne sont pas suivies : 46% des établissements enquêtés ne possèdent pas de DTA et parmi les établissements qui en possèdent un, seulement 9% ont prévu sa mise à jour. Rappelons que les collectivités locales sont responsables des DTA et jouent la montre pour différer les dépenses inhérentes à la rénovation. Les équipes concernées devront s’armer de patience et demander l’aide du SNALC pour disposer d’un DTA à jour et, le cas échéant, pour que la sécurisation de l’école soit effective.
Article publié dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1485 – école du 26 janvier 2024