« Toute chose est nombre. » Pythagore
Fonction publique. Sur la totalité des contrats signés, 58% sont des CDD dont la durée est inférieure à un an ; 30% durent entre un et trois ans et seuls 12% d’entre eux vont au-delà de trois ans.
Pourquoi une telle augmentation des effectifs ? Dès 2019, la loi de Transformation de la Fonction publique a grandement facilité le recours aux contractuels, jusqu’alors dérogatoire. La crise d’attractivité a fait le reste, avec pour conséquence un recul des recrutements par concours qui s’accompagne d’un tassement du nombre de fonctionnaires.
L’Éducation nationale s’inscrit pleinement dans ce phénomène général de contractualisation de la Fonction publique : elle recrute massivement des contractuels. Sans eux, qui représentent 22% des personnels, il serait impossible de pourvoir tous les postes.
Si les contractuels peuvent s’affranchir des mutations imposées et n’ont pas besoin de l’accord de leur employeur pour démissionner, l’avantage « managérial » réside avant tout dans la « souplesse » du recrutement (et du licenciement !). Comment s’étonner du turn-over qui en découle ? Selon Émilie Agnoux, « il n’est pas impossible que nous aboutissions de facto à un système dual […] avec des anciens sous statut et des nouveaux en contrat »1. Bonjour l’ambiance entre personnels !
Le SNALC se bat farouchement pour améliorer les conditions d’emploi de nos collègues contractuels de plus en plus nombreux, précarisés par une EN dépourvue de vision sur « l’impact organisationnel, managérial, budgétaire »2 de sa politique inégalitaire.
In : Puissance publique contre les démolisseurs d’État, Éditions de l’Aube et Fondation Jean-Jaurès, 2025, p.169.
2 Ibid.