Les professeurs associés justifient d’une expérience professionnelle d’une durée de cinq ans minimum dans le privé, en rapport avec la discipline enseignée. Ils sont recrutés par le recteur d’académie, sur proposition des chefs d’établissements – qui deviennent au passage des sélectionneurs de personnels de l’Education nationale…
Les demandeurs d’emploi à la recherche d’une reconversion professionnelle sont prioritaires lors des recrutements pour occuper des postes à temps complet (l’article 4 du décret 2007-322 du 8 mars 2007).
Professionnels aguerris, ils sont recrutés pour apporter leurs connaissances, dont les dernières innovations en vogue dans les entreprises. Or, de nombreux PLP ont eu une carrière dans le privé mais la mise à jour de leurs compétences a un coût pour l’Education nationale. Ne trouve-t-elle pas ainsi un moyen de s’en affranchir ?
Leur rémunération peut également interroger : s’il n’existe pas de grille établie, conformément à l’arrêté du 8 mars 2007, leur indice majoré est compris entre 376 et 963. La fixation de l’indice résulte de la négociation individuelle entre employeur et agent. Il en sera de même pour l’avancement. Cela va dans le sens de la fin des négociations collectives et génère des écarts d’une académie à l’autre, parfois d’un établissement à l’autre.
A noter : l’indice maximum (à savoir 963) est supérieur à celui des contractuels enseignants, CPE et psy-EN de première catégorie (826). Il est même supérieur au 4ème échelon de la classe exceptionnelle des professeurs certifiés et PLP (835) et supérieur au dernier indice des professeurs agrégés de classe normale (835).
Endiguer la crise d’attractivité du métier et le problème de l’allongement de l’âge de départ à la retraite des salariés du privé par recours aux professeurs associés se paie donc cher, très cher… Tout en sachant que le recours aux professeurs associés sert une politique éducative qui s’aligne sur les méthodes managériales du privé. Mais pour quel résultat ? Notre école va de plus en plus mal et la souffrance des personnels atteint son paroxysme. La solution n’est pas dans le recrutement de ces professeurs associés.