L’UNSS avec plus de 1, 2 millions de licenciés constitue l’une des fédérations les plus importantes en France, fédération multisports de surcroît. L’institution se félicite de ce chiffre mais ne met en avant, que la vitrine du système : les championnats de France et les rencontres internationales qui « pompent » 50 % du budget de fonctionnement total. Le site UNSS.org leur fait aussi la part belle. Cependant, cette façade cache une arrière-boutique. Nous peinons à vivre, à survivre parfois.
L’État laisse la sensation de se désengager du sport scolaire malgré tous les discours et commentaires allant dans le sens inverse. Comme dans les années 70 avec les CAS et les SAS qui voulaient faire entrer le monde fédéral dans le sport scolaire et réduire le forfait AS de 3h à 2 h, l’État cherche toujours à faire des économies sur notre dos. N’oublions pas qu’un éducateur sportif coûte deux fois moins cher qu’un professeur d’EPS !
Aussi, tout est fait pour nous décourager: formalités administratives de plus en plus lourdes, budgets en constante régression, racket de l’UNSS nationale sur le paiement des licences (l’an passé, la licence a augmenté de 10 %, sans concertation ni avertissement préalables), chute du nombre et des quotas horaires des chargés de mission UNSS, présence de plus en plus insupportable les mercredis après-midi du monde religieux, du monde fédéral qui marchent sur nos créneaux, et bientôt les enseignements de spécialités en lycée. Rectorats et IPR ont-ils seulement quelque pouvoir pour agir sur ce point crucial ou malignement nous le transfèrent ils ?
Quelques mots sur le manque d’aides institutionnelles dans l’organisation de nos AS. Connaissez-vous de nombreux métiers où, pour simplement travailler, vous vous retrouvez contraint d’organiser soirées dansantes, lotos, journées ensachage, ventes diverses… le tout, bien entendu, sur vos temps de loisirs, donc en bénévolat ? Parce que l’UNSS réserve ses moyens à d’autres ambitions elle abuse du sérieux, de la motivation, du désintéressement des professeurs d’EPS. A tel point que certains collègues trouve ces procédures normales et naturelles alors qu’elles sont indignes.
N’oublions pas – quel comble !- que le PPCR tient compte de ce genre d’actions dans l’appréciation de nos carrières. Chantage déguisé, moyen de pression masqué, obligations inconscientes, pour s’investir plus et encore mais toujours sous forme bénévole. D’ailleurs, quand on évoque 3h d’AS, chacun aura traduit 3h minimum ! Tout le monde sait, pour qu’une AS fonctionne l’investissement doit dépasser largement le forfait. Et que dire des fonctions de secrétaire, de trésorier voire même des sièges occupés en conseil d’administration, là encore toutes bénévoles.
Une action pourrait montrer notre ras le bol. A ce jour, nos AS respectives sont affiliées. Aussi, nos élèves sont-ils déjà pour la plupart licenciés. Il resterait alors à suspendre nos prélèvements automatiques et ne pas payer nos licences le moment venu…
Autre sujet sensible, le réel engagement des proviseurs ou principaux. Il est de notoriété publique qu’un grand nombre de personnels de direction aimerait oublier ces postes de président d’AS. Avoir le soutien de son « patron » semble pourtant indispensable à la bonne marche de chaque AS.
A tout cela s\’ajoute une chute drastique de nos salaires. Les enseignants ont perdu entre 25 et 30 % de pouvoir d’achat en trente ans et peu de professions ont subi une telle dégradation. Au passage on se demande ce qu’ont fait les syndicats majoritaires toutes ces années pour freiner ce déclin ?
Face à toutes ces érosions on peut craindre une démotivation croissante des P.EPS envers les AS et une augmentation des demandes de transfert de forfaits en heures d’enseignement. L’État s’en satisfera pour récupérer postes, heures et réduire les places aux concours, démultipliant ses économies. Pour que vive le sport scolaire, maintenons nos AS en exigeant davantage de soutien de l’UNSS et de l’État et non leur… abandon.