Où en est la revalorisation des professeurs des écoles ? Si la rémunération reste la préoccupation principale de ces derniers, seules quelques miettes pour quelques élus ont été distribuées cette année. Le SNALC fait le bilan annuel et constate que la revalorisation salariale des PE peut se résumer ainsi : émiettée, échelonnée, conditionnée et surtout plafonnée.
Afin de relancer l’attractivité du métier, les 9 premiers échelons de la classe normale ont bénéficié de la prime Grenelle dès mai 2021. Elle a été revalorisée en septembre 2023, mais uniquement pour les 7 premiers échelons et de manière dégressive : plus on avance dans les échelons, plus la prime baisse. De ce fait, la rémunération reste quasi identique pendant les 20 premières années. Quant aux PE aux échelons suivants, ils se sont sentis floués.
Au 1er juillet 2023, le point d’indice a été revalorisé de 1.5%, ce qui était bien insuffisant pour combler l’inflation et rattraper la perte de pouvoir d’achat. Une prime de pouvoir d’achat exceptionnelle a donc été instaurée le 31 juillet. Cette prime, elle aussi dégressive, a été versée sous conditions de ressources.
L’ISAE, elle, est passée à 212.50 € net en septembre et ceux qui ne la perçoivent pas ont vu leurs indemnités progresser.
En janvier 2024, tous les fonctionnaires ont bénéficié d’une bonification de 5 points d’indice, sans que cela ne compense une inflation galopante (carburant, énergie, alimentation, soins médicaux…).
Finalement, alors que les autres cadres A de la fonction publique sont payés en moyenne 1000 euros mensuels net de plus que les PE, ces derniers ne se voient proposer que des missions supplémentaires dans le cadre du Pacte, pour espérer améliorer leurs revenus.
Cela explique pourquoi les PE ont le passage à la hors-classe et à la classe exceptionnelle en ligne de mire. C’est la seule véritable expression de considération professionnelle qui permette de sentir une amélioration sur le salaire. Malheureusement, l’accès à la classe exceptionnelle, dorénavant assujetti à l’avis unique et opaque de l’IEN, n’est plus une perspective de carrière pour tous.
Le SNALC milite pour une véritable revalorisation salariale – et non des primes – d’autant plus que l’inflation a très largement absorbé les miettes que l’État avait consenti à accorder aux PE.
Article paru dans la revue Quinzaine universitaire n°1491-Ecole du 12 juillet 2024