En application de la réforme du 14 avril 2023, non seulement il faut 172 trimestres soit 43 ans (loi Touraine) pour une carrière complète c’est-à-dire sans décote, mais encore devoir atteindre l’âge légal de 64 ans d’ici 2030.
Or, pour les fonctionnaires et en particulier pour les professeurs, le SNALC considère que c’est pure hypocrisie : terminant leur cursus secondaire à 18 ans dans le meilleur des cas, ils commencent à travailler à bac + 5 soit à 23 ans. Ils ne peuvent donc terminer leur carrière qu’à l’âge de 23+43 = 66 ans.
Certes, le gouvernement vient de décider que le CAPES pourra être passé à Bac+3 soit à 21 ans, toujours dans le meilleur des cas. La carrière pourrait alors s’achever à 21+ 43 = 64 ans. Résultat miraculeux qui correspond à la nouvelle limite.
Patatras ! Le Conseil d’orientation des retraites a refait ses calculs : il annonce maintenant, sous peine de déficits insupportables devoir recommander un report de l’âge de la retraite à 64,3 ans en 2030, 65,9 ans en 2045 et même 66,5 ans en 2070, rejoignant ainsi les âges d’autres pays européens : on est loin de ce que préconise le SNALC.
Résultat : même en commençant à l’âge de 21 ans, on dépassera de beaucoup la durée de la loi Touraine :175 trimestres en 2030 ; 179,6 en 2045 et 182 en 2070 !
Les conséquences pour les professeurs seraient très dures avec une dégradation inéluctable de leurs conditions de santé et une stagnation de leur pouvoir d’achat insupportable, à moins de ressusciter la GIPA (Garantie individuelle du pouvoir d’achat) , d’ajouter des échelons et d’augmenter les indices des plus hauts traitement. Hypothèses pour le moins hasardeuses dans le contexte actuel…
Quant à la capitalisation honnie par certains, les fonctionnaires y sont assujettis depuis le 1er janvier 2005, que cela leur plaise ou non, avec la fameuse R.A.F.P. qui prélève tous les mois 5 % sur tout ce qui n’est pas leur traitement. Toutefois, sauf à faire d’innombrables heures supplémentaires ou à bénéficier d’importantes IFSEEP (indemnités de fonction, de sujétion, d’exécution et d’engagement professionnel) elle n’apporte pas de complément de pension appréciable.
Les périodes les plus dures restent à venir. Le SNALC ne manquera pas de porter la voix des professeurs qui exercent leur métier dans des conditions de plus en plus difficiles.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1503 du 11 juillet 2025.