Comptes rendus du SNALC
Le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a confié à une mission “exigence des savoirs” le soin d’identifier les principales mesures à prendre pour rehausser le niveau scolaire des élèves, de la maternelle au lycée, et de lui proposer un plan d’action opérationnel pour les mettre en œuvre.
Le SNALC, en tant que syndicat représentatif, participe aux audiences et groupes de travail de cette mission et propose ci-dessous des comptes rendus réguliers de ces séances.
Dans le cadre de la mission “Exigence des savoirs” mise en place par le ministre de l’Education nationale, les personnels sont consultés via une grande enquête dans laquelle le SNALC voit un nombre important de biais.
Le SNALC a donc décidé de construire sa propre enquête, permettant des réponses moins “corsetées”.
Il s’agit pour nous de pouvoir donner une photographie la plus claire possible de l’opinion des professionnels de l’enseignement sur des thèmes comme les programmes, les manuels scolaires, la formation, afin de faire de vraies remontées de terrain au ministère.
Le SNALC était représenté par Sébastien Vieille, secrétaire national du SNALC chargé de la pédagogie
THÈME
Le SNALC était auditionné sur ses propositions et ses positions quant aux quatre grands thèmes définis par le Ministère pour accompagner la réflexion de la mission.
L’ESSENTIEL
Le SNALC a été interrogé sur 4 thèmes
- Thématique 1 – Programme et contenus : Programmes, Horaires, Socle, nouvelles thématiques, nouvelles disciplines…
- Thématique 2 – Pratiques pédagogiques : Bonnes pratiques, formation et manuels scolaires
- Thématique 3 – Organisation pédagogique: adapter le parcours de l’élève à ses besoins, conditions pour passer au niveau supérieur, évaluation au collège dont le DNB et la place du socle, bien-être et climat scolaire…
- Thématique 4 – Culture générale: contours et place de la culture générale dans les programmes et dans les pratiques enseignantes. Mobiliser les disciplines et engager les enseignants au service du renforcement des savoirs fondamentaux, etc.
LE SNALC A INSISTÉ SUR…
- L’importance de travailler sur les programmes qui doivent devenir un objet utilisable par les professeurs. Ils doivent se départir des injonctions pédagogiques ; la notion de « bonnes pratiques » est à ce titre dangereuse et inopérante ;
- La nécessité de se focaliser sur des contenus – des connaissances – à transmettre. Les programmes doivent devenir annuels ; « par cycles », ils ne sont pas opérationnels ;
- La possibilité de faire sauter le totem des 26 heures en collège et de supprimer le soutien en 6e pour rétablir du temps d’enseignement en français et en mathématiques, tout en réintégrant la technologie pour que le soutien ou l’aide puisse être fait par le professeur de la classe selon les modalités qu’il juge les plus pertinentes ;
- L’importance de redonner aux professeurs la prérogative du passage en classe supérieure, avec l’appui des Psy-EN pour travailler l’orientation.
L’inutilité d’avoir de nouvelles thématiques ou une discipline « culture générale ». Cela est pourvu par toutes les disciplines si on recentre sur les connaissances et non plus sur les compétences ou les pratiques pédagogiques ; - L’importance d’un DNB consistant et fait d’épreuves terminales. L’oral du DNB gagnerait d’ailleurs à porter sur la culture générale en permettant à l’élève de présenter un sujet soit littéraire, soit scientifique, soit artistique…
Le danger de considérer que les disciplines doivent servir à renforcer les fondamentaux. Trop souvent, cette logique permet de supprimer des heures de français et de mathématiques tout en appauvrissant les disciplines. Quand on fait de la SVT, par exemple, on n’apprend pas les mathématiques ni le français. On utilise des éléments de ces disciplines ; c’est très différent.
L’AVIS DU SNALC
Il est temps de remettre la transmission des connaissances au centre du village. Cela répondra à toutes les problématiques soulevées. Cela remettra aussi le professeur dans son rôle de spécialiste. Lors de cette audience, les points soulevés par le SNALC ont fait mouche. Notre syndicat veillera à ce que les échanges qui ont été fructueux ne restent pas lettres mortes.
Le SNALC était représenté par Sébastien Vieille, secrétaire national du SNALC chargé de la pédagogie
THÈME
Comment améliorer le niveau des élèves au collège ?
L’ESSENTIEL
Cette audience se tenait une heure après l’audience entre le SNALC d’une part, et la DGESCO, le Conseil Scientifique de l’Éducation nationale et l’Inspection générale d’autre part. Les 4 mêmes thèmes ont été abordés et le SNALC a tenu la même ligne. Cependant, le sujet étant spécifiquement le collège, c’est la question du collège modulaire et du DNB qui intéressait particulièrement les pilotes du groupe de travail.
LE SNALC A INSISTÉ SUR…
Le SNALC a présenté son projet de collège modulaire dans lequel :
- La 6e reste une classe permettant à l’élève de découvrir le collège. Nous avons proposé de transformer le soutien en ½ heure ajoutée en Français et en Mathématiques à l’horaire élève afin que le professeur puisse faire lui-même du soutien en demi-effectif, dans le cadre de sa classe et avec ses élèves. En faisant sauter le totem des 26 heures, le SNALC propose également de rétablir l’heure de technologie en 6e car sa suppression a un impact non seulement sur les postes de technologie mais aussi sur l’enseignement en CM1 et CM2.
- La modularité se met en place en 5e entre groupes « d’approfondissement » et groupes « fondamentaux » avec comme idée centrale de travailler sur les effectifs et sur le temps. Jusqu’à l’entrée en 3e, des passages de l’un à l’autre sont possibles, afin d’éviter d’enfermer les élèves dans des tuyaux d’orgue et de restreindre leurs possibilités d’orientation.
- À l’issue de la classe de 3e, un élève du groupe fondamental peut soit s’orienter vers la voie professionnelle, soit faire une année de 3e en groupe d’approfondissement afin d’atteindre les prérequis à une bonne poursuite de scolarité dans les disciplines dites « fondamentales ». Il reverra ce qu’il a étudié dans les autres disciplines afin de consolider l’ensemble mais, en français et en mathématiques, il n’aura pas ce sentiment de redite si important dans certains redoublements.
Ensuite, le SNALC a été interrogé sur la pertinence du DNB. L’une des pilotes du groupe émettait l’idée de supprimer les épreuves et d’avoir, pour chaque élève, un portfolio de compétences du socle. Le SNALC a expliqué que son idée était exactement le contraire et que des épreuves nationales, anonymes et terminales sont plus représentatives du niveau atteint par les élèves.
L’AVIS DU SNALC
L’une des objections soulevées face au modèle proposé par le SNALC est que les groupes de niveaux ne fonctionneraient pas d’après des études en sciences de l’éducation. Or, les groupes de niveaux ne jouent pas à la fois sur les effectifs et sur l’articulation programmes / temps tout en permettant des passerelles afin de ne pas enfermer les élèves dans des non-choix.
Concernant le DNB, l’institution doit clairement se positionner entre deux choix : tout faire pour que les élèves aient le DNB, coûte que coûte, ou tout faire pour que les élèves progressent et obtiennent un DNB qui ait du sens…