Analyse des annonces du ministre de l’Éducation nationale, Gabriel ATTAL suite aux résultats du classement PISA de la France.
Maxime Reppert, vice-président du SNALC, est l’invité, dePascal Praud le mardi 05 décembre sur Europe 1.
Europe 1 – Pascal Praud
Et nous sommes avec Maxime Reppert. Bonjour, monsieur.
SNALC – Maxime Reppert
Bonjour.
Europe 1 – Pascal Praud
Vous êtes le vice-président du SNALC, et je pense que vous êtes plutôt bien informé sur ce que va dire tout à l’heure, ou va proposer monsieur Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, pour lutter contre le faible niveau des collégiens et des lycéens français.
SNALC – Maxime Reppert
Oui, effectivement, le ministre a d’ailleurs envoyé il y a quelques minutes un courrier aux personnels enseignants. Donc, naturellement, j’ai pu en prendre connaissance, puisque le SNALC représente les personnels du primaire au supérieur. Et donc, effectivement, globalement, les annonces qui sont présentées par le ministre sont très bonnes. Et d’ailleurs, je tiens à saluer à l’antenne le fait que le ministre ait d’abord informé les personnels en premier lieu, chose qui n’est pas très courante ces dernières années. Nous saluons déjà ce point-là.
Europe 1 – Pascal Praud
Et qu’est-ce que vous saluez parmi les mesures ? Oui, très concrètement, comme vous dites.
SNALC – Maxime Reppert
Alors, très concrètement, il va y avoir des groupes de niveau de soutien en 6e, 5e – puis en 4e, 3e – dès la rentrée, en mathématiques et en français. Il y aura également l’engagement du ministre de recruter davantage d’enseignants, justement, pour pouvoir mettre en place ce dispositif. Et c’est quelque chose que nous saluons, parce que c’est très proche d’une mesure que porte notre syndicat depuis plusieurs années, qui est le collège modulaire. Et donc, effectivement, ça va dans le bon sens. Deuxième chose également qui va dans le bon sens, le fait que le redoublement ne soit plus entre les mains des familles, mais bien entre les mains des équipes pédagogiques. Nous voyons en cela comme une forme de re professionnalisation des personnels qui, du coup, vont pouvoir avoir le dernier mot, en tant que professionnels, sur les acquis des élèves.
Europe 1 – Pascal Praud
Ça, c’est une bonne chose que l’autorité revienne effectivement aux profs, qui sont finalement les mieux placés pour juger un élève. Vous-même, vous êtes un professeur dans quelle discipline ?
SNALC – Maxime Reppert
Histoire et géographie, en collège et lycée.
Europe 1 – Pascal Praud
Depuis combien de temps ?
SNALC – Maxime Reppert
Depuis une quinzaine d’années.
Europe 1 – Pascal Praud
Bon, on a ce sentiment qui nous étonne, et ce qui est intéressant, je le répète tous les jours, c’est de comparer les élèves lambda que nous étions, et qui ne vont pas faire Normale Sup, mais nous sortions avec le bac, avec un niveau dans votre domaine, par exemple, qui était convenable ; j’ai envie de dire, à partir du XVe siècle, on savait à peu près tout, on était parfois perdu au Moyen-Âge, ce qu’on pouvait comprendre, mais à partir de Henri III, Henri IV, Louis XIII, la frise, nous la connaissions, globalement. Bien sûr, on faisait peut-être quelques petites erreurs, mais on est frappés dans ces domaines de l’histoire, que les jeunes ne sachent même pas placer Napoléon dans un siècle, ils ne savent même pas s’il est contemporain de Louis XIV ou de Louis XIII. Pour eux, c’est du charabia.
SNALC – Maxime Reppert
Malheureusement, ce que vous dites, à juste titre d’ailleurs, ce n’est ni plus ni moins que le résultat de décennies d’une politique éducative désastreuse. On a continuellement supprimé des postes, on a augmenté les effectifs par classe, on a perdu cette exigence dans la transmission des savoirs. Nous avons d’ailleurs au sein de notre syndicat mené une enquête à ce sujet, et les professeurs sont unanimes. Ils ont ce sentiment qu’il y a une perte d’exigence, qu’il y a également une perte d’autorité et qu’en faisant ce que nous faisons actuellement, c’est-à-dire en entassant les élèves de façon toujours plus nombreuse, eh bien, on n’arrive pas à répondre aux besoins de chacun. Donc c’est pour ça que l’autorité des personnels enseignants est indispensable, il faut qu’il y ait un retour de cette autorité. Il faut aussi qu’il y ait une adaptation par rapport aux élèves. Et en cela, la question des groupes, la question du soutien, ce sont des choses que nous saluons. Maintenant, nous allons voir la mise en application, mais très concrètement, nous sommes, a priori, sous réserve de ces méthodes, nous sommes…
Europe 1 – Pascal Praud
Plutôt satisfaits. Alors, j’ai vu qu’il y aura de nouvelles épreuves de mathématiques, à partir de 2025-2026. Ça veut dire quoi, ça, de nouvelles épreuves de mathématiques ? C’est-à-dire qu’il y aura un examen à la fin de la première ?
SNALC – Maxime Reppert
Il y aura un renforcement des mathématiques, justement, en première.
Europe 1 – Pascal Praud
Bon, merci beaucoup, Monsieur Reppert. Vraiment merci grandement et c’était un plaisir. Et vous faites le plus beau métier du monde. Ce qui est vrai, d’ailleurs, c’est que vous êtes passionné, et ça s’entend. Et on a envie de vous aider.