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Emmanuel Macron, le président qui « assume » ?

© istock_kyoshino-175230932

Lors de son discours aux Recteurs le 25 août dernier, le président de la République avait résolument pris le parti « d’assumer », verbe employé plus d’une dizaine de fois. 

Selon le Larousse, assumer, issu du latin « assumere » signifie prendre en charge une responsabilité. Le Président était en effet bien dans son rôle en assumant le bilan de son précédent quinquennat ou « l’investissement massif » à prévoir pour le suivant. Assumer de grands principes consensuels ne mangeait pas de pain non plus. Qui pourrait avoir à redire à ce que le Président assume que l’école doive « transmettre des savoirs et donner confiance », que « sa mission doit être tournée vers l’élève » ou enfin que la « voie professionnelle doit être une voie de choix » ? Mais le Larousse donne un deuxième sens : « se considérer comme solidaire d’une situation et en accepter les conséquences. » 

Certains emplois paraissent alors plus problématiques. Lorsque Emmanuel Macron affirme « il faut assumer qu’être professeur est une vocation » et en déduit la nécessité d’ « un parcours ad hoc » dès le baccalauréat pour les postulants avec pour conséquence une baisse du niveau de qualification exigé plutôt qu’une hausse des rémunérations, chacun comprend que ce sont bien les professeurs qui devront « assumer » financièrement leur vocation. 

La « révolution copernicienne » annoncée à la Sorbonne n’est d’ailleurs pas celle du rattrapage salarial mais d’une « conversion des pratiques collectives fondées sur la liberté » qu’il faut là encore « assumer ». Traduire : les recteurs devront solliciter les chefs d’établissement et les professeurs – qui n’en demandaient pas tant – pour qu’ils fassent remonter leurs projets en toute liberté. 

Il en sera sans doute de même lorsque le ministre assumera la ½ journée avenir hebdomadaire en 5e, l’augmentation des temps de stages au lycée professionnel et le passage des spécialités en mars au lycée… 

Parfois, au SNALC, on aimerait que le ministre et le Président portent moins sur leurs épaules et nous écoutent davantage. Et on assume. 

Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1469 du 7 octobre 2022