Les dégâts cachés sous le tapis de l’arrêté de mars 2024…
Les craintes exprimées par le SNALC en fin d’année scolaire dernière se confirment malheureusement en cette rentrée 2024 : l’arrêté du « Choc des savoirs » de mars 2024 qui instaure des horaires planchers en LCA en 5e, 4e et 3e (au moins 1h /2h / 2h) n’aura pas suffi à protéger les Langues anciennes contre les attaques qu’elles subissent dans la répartition de la marge horaire.
En effet, l’absence ou l’insuffisance du financement des groupes de besoins par les rectorats a contraint nombre d’établissements à prendre des heures sur la marge pour les financer, au détriment des options et autres dispositifs pédagogiques nécessaires.
Les premiers témoignages recueillis par le SNALC en ce début d’année révèlent au mieux un statu quo au niveau des horaires de LCA, au pire une dégradation de la situation. En effet, certains chefs d’établissement ont fait fi des horaires planchers, pourtant obligatoires puisqu’émanant d’un arrêté ministériel (et non plus d’une circulaire comme en 2018), et ont réduit à 1h30 voire à 1h l’enseignement des LCA en 4e et 3e, avec parfois en prime des regroupements de niveaux. Ils se sont en outre livrés à un chantage odieux envers les professeurs qui leur rappelaient la loi : « C’est ça, ou je ferme l’option. » D’autres collègues ont découvert à la rentrée que le nombre d’heures avait été modifié pendant l’été, sans qu’ils en soient avertis et hors de tout contrôle du CA.
La souffrance des professeurs de Lettres classiques, déjà grande, se mue petit à petit en désespoir face à de telles techniques de management, qui ne sont que le résultat de l’incurie du ministère dans la mise en marche forcée de sa réforme.
Le SNALC reste plus que jamais vigilant et à l’écoute des professeurs de LC, et portera leur voix auprès de la nouvelle ministre. Un nouveau sondage sera proposé pour connaître l’ampleur réelle des dégâts du « Choc des savoirs » sur les LCA.
Article publié dans la revue Quinzaine universitaire n°1493 du 4 octobre 2024