En effet, les PIAL1, « outil de gestion des ressources humaines » par définition, ont permis à E. MACRON d’inscrire l’école inclusive parmi les priorités de son premier quinquennat en sacrifiant 125 000 AESH. Ces derniers ont été la variable d’ajustement de l’inclusion, grâce à la mutualisation, devenue la norme, afin qu’aucun élève en situation de handicap ne reste sans AESH. Même si ce n’est qu’une ou deux heures d’accompagnement dans la semaine…
Entre changement d’élèves en situation de handicap (parfois plusieurs fois par jour), changement d’emploi du temps (parfois plusieurs fois dans le mois), changement d’école ou d’établissement (parfois plusieurs fois dans l’année), les AESH sont devenus des champions de la flexibilité et de la réactivité. Ainsi, leurs conditions de travail se sont considérablement dégradées, au point que pour beaucoup d’AESH, leur fonction n’a plus de sens et leur quotidien est devenu un enfer.
Côté revalorisation salariale, les AESH n’ont pas été mieux lotis. La nouvelle grille indiciaire entrée en application le 1er septembre 2021 ne cesse d’être attaquée par les augmentations successives du SMIC entraînant des hausses récurrentes de l’indice plancher, et de facto la disparition progressive des premiers échelons. En conséquence, tous les AESH en CDD ont été rémunérés au SMIC (incomplet car quotité travaillée incomplète) en mai et juin 2022. La hausse du point d’indice à partir du 1er juillet ne sera probablement pas suffisante pour qu’un tel scénario ne se reproduise pas assez rapidement, compte tenu d’un taux d’inflation très fort, dont la baisse n’est pas attendue dans les prochains mois.
Enfin, entre une ou un AESH en CDI dans sa 9ème année de fonction et une ou un AESH dans sa première année de CDD, il n’y a plus que 3 points d’indice majoré d’écart tandis que lors de l’entrée en application de la nouvelle grille indiciaire, l’écart entre les deux était de 20 points d’indice majoré. Ce tassement de la grille supprime la reconnaissance de l’expérience professionnelle acquise par les AESH au cours de leurs années d’exercice.
Vendues par le ministère comme deux mesures de professionnalisation des AESH, l’objectif est clairement manqué.
Épuisés et smicardisés, les AESH ont été leurrés par des effets de com’ et attendent toujours un vrai statut, accompagné d’un vrai salaire pour sortir de la précarité.
Espérons que les dernières inventions ministérielles, LPI2, AGESH3, EMEAS4…, encore en phase expérimentale, sortiront de la lignée des escroqueries précédemment citées.
- Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé
- Livret de Parcours Inclusif
- Application de Gestion des Élèves en Situation de Handicap
- Équipe Mobile d’Expertise et d’Appui à la Scolarisation