Suite à l’annonce de Pap NDIAYE, fin août, le SNALC a pris connaissance mi-octobre du projet de décret relatif à la création de concours académiques exceptionnels de recrutement dans le corps des professeurs des écoles. Si le délai entre la com’ du ministre et le passage aux actes a été très court, le ministère est resté très fidèle à lui-même sur la portée du texte.
En effet, ces concours exceptionnels seront limités de 2023 à 2026 (le ministère espère que le CRPE va retrouver un vivier avec l’achèvement de la masterisation), et ne concernent actuellement que Créteil, Versailles et La Guyane, là où l’effectif de contractuels premier degré est extrêmement important.
Le nombre potentiel de candidats a été estimé à 1391 contractuels : 665 à Créteil, 463 à Versailles et 263 en Guyane, pour 370 postes envisagés : 200 à Créteil, 120 à Versailles et 50 en Guyane, soit un ratio d’1/4, donc une sélectivité suffisante. En théorie, et si besoin, ce dispositif pourrait être étendu à d’autres académies.
Ces concours seront ouverts aux agents publics ayant exercé pendant une durée minimale de 18 mois, des fonctions d’enseignement et justifiant d’un titre ou diplôme de niveau 5, soit un niveau bac +2 (niveau fondé sur un recrutement possible dès bac +2 pour les contractuels enseignants).
Le format prévu serait un écrit disciplinaire sur le champ enseigné et un oral (proche de l’oral 2 du CRPE). Le CNED mettra en place une formation pour ces concours. Par ailleurs, ces postes s’ajouteront aux postes ouverts au CRPE, traduisant une transformation d’emplois (de contractuels à titulaires).
Si le SNALC est favorable à ces concours exceptionnels, il défend avant tout un meilleur traitement et la fin de la précarité pour tous les contractuels (premier et second degrés).
Enfin, le SNALC alerte sur les risques d’une année de stage à temps complet pour les lauréats qui n’auront que 18 mois d’expérience voire moins, dans les fonctions d’enseignement.
Pour le SNALC, régler une crise structurelle du recrutement par des mesures conjoncturelles, n’est-ce pas la meilleure façon de décourager voire d’envoyer au burn out ou/et à l’abandon le peu de collègues encore attirés par l’enseignement ?
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1470 du 4 novembre 2022