L’annonce de la mesure avait laissé la majorité des PE perplexe. La mise en place du pacte a finalement eu lieu dans la confusion et n’a pas manqué de diviser. Le SNALC dresse une liste non exhaustive de faits constatés.
Dès la rentrée 2023, cette mesure a fait l’objet de communications aberrantes. Alors qu’elle leur était présentée comme participant à leur revalorisation «historique», les PE ont même été mis à contribution afin d’en vanter les mérites par flyer distribué aux parents d’élèves !
Rapidement, des disparités sur la distribution des pactes sont apparues entre circonscriptions, écoles et collègues. On s’est interrogé alors sur la nature des dispositifs éligibles. Ainsi, l’exemple des stages RAN est plutôt éloquent puisque leur mode de rémunération a été laissé au choix du PE par endroits, quand le pacte était imposé ailleurs, pour finalement être proposé en HSE moins bien payées.
L’opacité de la distribution des missions a suscité la méfiance et créé des tensions. L’incitation de certains directeurs à faire signer des pactes pour mettre en place des projets multiples a pu aussi aboutir au surmenage des équipes. Et la possibilité d’accumuler jusqu’à 3 pactes est apparue comme déraisonnable, ces missions multiples ne pouvant s’effectuer qu’au détriment des autres tâches et de la santé.
Le dispositif de soutien au collège le mercredi matin a eu un retentissement direct sur la vie personnelle, l’organisation des 108h et sur les remplacements : conférences et réunions pédagogiques organisées le mercredi après-midi, TR indisponibles car déjà engagés sur un pacte ou en remplacement de collègues absents sur un pacte soutien, etc.
Enfin, comme le SNALC le présageait, des pactes n’ont pu être honorés par des PE débordés ou rattrapés par des problèmes de santé, engendrant des difficultés financières. Certains pactes n’ont finalement même plus été financés en fin d’année scolaire. Le dispositif NEFLE (Notre école, faisons-la ensemble) n’avait jamais aussi bien porté son nom !
Certes, le pacte a permis à certains d’être rémunérés pour des tâches qui n’étaient pas reconnues auparavant, mais il a surtout dégradé les conditions de travail, comme le SNALC l’a dénoncé. À ce jour, des incertitudes demeurent sur la façon dont ce dispositif sera reconduit.
Article paru dans la revue Quinzaine universitaire n°1491-Ecole du 12 juillet 2024