Nous l’avions souligné, l’unité facultative secteur sportif (UF2S) en bac pro est un enseignement « éparpillé façon puzzle ». Préparée en deux ans, de la première à la terminale dans 6 bac pro en raison des similitudes des compétences développées avec celles du BPJEPS, l’UF2S permettra l’obtention des unités capitalisables « UC1 » et « UC2 » de ce brevet sportif et donc une acquisition partielle. Après l’un des bacs professionnels portant l’option UF2S, une année supplémentaire sera nécessaire pour préparer une mention complémentaire, spécialement créée, encadrement secteur sportif (MC E2S) et finaliser l’obtention du diplôme donnant droit à une carte professionnelle requise pour l’encadrement d’activités pour tous, activités aquatiques et activités de la forme notamment.
De ce fait la bi-qualification bac pro et BPJEPS ne sera pas d’emblée acquise pour tous les possesseurs de l’UF2S.
Par ailleurs la préparation de l’UF2S est prévue à moyens constants. Il faudra donc trouver du temps pour s’y consacrer dans divers enseignements, tout en traitant les programmes habituels.
Enfin, avant même la fin des 2 ans d’expérimentation dans ces 6 spécialités initiales, un nouvel arrêté étend l’UF2S à 10 nouveaux bacs professionnels du secteur industriel. Toujours à moyens constants mais pour des raisons de moindre compatibilité entre les UC1 et 2 dans ces nouvelles voies, la préparation de l’UF2S y est portée à 3 ans, alors qu’elle demeure de 2 ans dans les 6 premières filières. C’est à n’y plus rien comprendre… À moins qu’il ne s’agisse pour J.-M. Blanquer de tenir sa promesse « Métiers du sport en LP » sur le fil et de faire reluire artificiellement son bilan.
Malheureusement, cette extension du bricolage ne permettra pas d’instituer une vraie filière des métiers du sport, la voie promise en bac pro. Au mieux, certaines qualifications pourront se voir labellisées « secteur sportif ». Espérons qu’elles seront un minimum et favorablement reconnues lors de l’insertion professionnelle de leurs titulaires.
Article extrait de la revue du SNALC, la Quinzaine universitaire n°1462 du 18 février 2022