Depuis de nombreuses années, le SNALC dénonce les maux de notre métier : absence de reconnaissance économique et sociale, isolement des personnels, sentiment de culpabilité nourri par l’Institution, consommation de l’école (par parents et élèves), poids des stéréotypes, «management » des personnes, multiplication des tâches, dénaturation du métier… Un cocktail détonnant et redoutable !
Le SNALC condamne aussi l’infantilisation permanente vécue au quotidien, avec ce phénomène « des claques et des caresses » : on gronde puis on félicite – on remercie mais on ne valorise pas – on souffle le chaud et le froid. Cela va même plus loin jusqu’à une domestication des personnels (des émotions et de leurs esprits) qui entraîne une dévalorisation profonde ; des collègues qui perdent de plus en plus confiance en eux, se sentant de plus en plus inutiles et ne se percevant plus que par le prisme de leur métier. Cela peut entraîner une forme de déstructuration identitaire, on aimerait un développement et un étayage scientifique.
Nous dénonçons tous ce système et ses dérives. Mais parfois, de façon inconsciente le plus souvent, il arrive aux collègues d’y contribuer. En effet, nombreux sont ceux qui continuent de faire toujours plus, toujours mieux. Cette conscience professionnelle est louable mais tous ces sacrifices réalisés et réguliers, tous ces efforts qui vous rongent petit à petit risquent d’avoir pour effet pervers de transformer des tâches facultatives en norme voire en droit opposable ! L’organisation de voyages et sorties scolaires en est une parfaite illustration que les collègues se font parfois un devoir de proposer par motivation personnelle mais aussi souvent sous la pression,. Tendez la main et on vous prend le bras. L’exceptionnel devient pérenne. Ménagez-vous. Car notre métier doit être source d’épanouissement et non de sacrifices.
Ne soyez plus spectateur, redevenez acteur de votre vie professionnelle. Il n’y a rien de pire que de subir sans réagir. Ne restez plus isolé, dans le silence. Apprenez tout d’abord à vous affirmer, à connaître vos droits. En vous appuyant sur le SNALC, les équipes qui le représentent et les outils qu’il propose, alors vous serez dans l’action et non plus la passivité.
Article paru dans la Quinzaine universitaire n°1458 du 15 novembre 2021