Le SNALC n’a pas vocation à se prononcer sur l’étude des rythmes biologiques de l’enfant. En revanche, dès lors que la chronobiologie sert de prétexte à mettre en avant de fausses bonnes idées, il entend bien mettre en garde et avancer des propositions alternatives.
Première sornette lorsque le serpent ressurgit : raccourcir les vacances d’été. Pour balayer cette ineptie, rappelons simplement les conditions climatiques entre juin et août. Faire travailler les élèves et les personnels dans des conditions ne serait-ce qu’acceptables exigerait un investissement que le Ministère n’est clairement pas prêt à consentir. Par ailleurs, le SNALC invite nos décideurs à venir constater l’état des élèves à la fin de l’année scolaire – a fortiori si le 8 mai était supprimé -, cela leur permettra de confronter leur discours au terrain.
Deuxième idée, partiellement inepte : placer les disciplines dites fondamentales le matin et celles plus artistiques, expressives et sportives l’après-midi. Du point de vue théorique, cela se tient. Les élèves sont en effet souvent plus réceptifs le matin. En pratique, cependant, ce postulat devient beaucoup moins pertinent avec les nouveaux modes de vie et la diminution des heures de sommeil qui ont un impact non négligeable sur la concentration durant la première heure de la journée au minimum… Sans parler des difficultés d’organisation : si une telle répartition des cours est facilement envisageable dans le premier degré, il n’en est pas de même dans le second où une telle contrainte ajoutée à de nombreuses autres, risquerait de compliquer des emplois du temps déjà difficiles à élaborer. Le SNALC n’est pas certain que la dégradation des conditions de travail des professeurs et des élèves permette des progrès significatifs…
Pour le SNALC, il serait pertinent, en revanche, de se pencher sur le temps de l’élève en dehors de la classe. Les heures passées en étude, au CDI, au foyer ne doivent pas être des heures perdues, mais allier socialisation et travail personnel. Dans cette perspective, interroger la place du téléphone portable au lycée ne serait pas superflu.
Enfin, la question du travail à la maison doit aussi être mise sur la table. Pour le SNALC, contrairement aux idées reçues, le travail donné par les professeurs n’est pas discriminatoire. Au contraire, lorsque l’institution ne prescrit rien, ce sont les familles les plus conscientes des enjeux scolaires qui compensent, accentuant ainsi les inégalités.
Bref, il est grand temps de sortir des débats éculés pour envisager avec pragmatisme la réalité de la vie quotidienne des élèves en améliorant leurs conditions d’étude et ainsi peut-être le niveau général.