En 2016, la technologie au collège intégrait le pôle « sciences » avec les SVT et la Physique- chimie. Plus qu’une reconnaissance de la discipline, cette organisation permettait une mise en commun et une répartition des moyens. La technologie bénéficiait certes dans ce cadre d’un quota minimum d’heures, mais une grande partie de ces dernières étaient attribuées en fonction du chef d’établissement, du projet pédagogique mis en avant ou de l’IPR local le plus persuasif.
Depuis, au gré des suppressions de postes, du turn-over de nos ministres de l’Éducation et des changements de programmes, les heures allouées à la matière « technologie » ont fondu comme neige au soleil. À la rentrée 2023, elle n’est plus enseignée au niveau 6e, au profit du renforcement en français et mathématiques. Faute de mieux, certains professeurs de technologie ont donc accepté d’enseigner les mathématiques, pour sauver leur poste.
À la rentrée 2024, cette brillante idée disparaît pour mettre en place les groupes de niveau, toujours pour faire progresser nos élèves en français et en mathématiques. Les professeurs de technologie pourront donc continuer à faire des mathématiques ; en sixième car ils n’ont pas le niveau pour aller plus haut. Et si on leur redonnait tout simplement leurs heures d’enseignement, plutôt que d’en faire des rustines ? C’est ce que le SNALC a réclamé au Conseil Supérieur de l’Éducation.
En septembre prochain, les collègues de technologie devront, progressivement, mettre en œuvre un nouveau programme, mais avec un seul poste et demi pour un collège de plus de 600 élèves. Autant dire que la dynamique sera difficile ! Nombre d’entre nous serons en effet partagés entre deux établissements.
Dans ces conditions, que penser de la politique RH de notre ministère ? Les professeurs de technologie doivent-ils se reconvertir ? Un véritable défi sachant que le congé de formation professionnelle ou le compte personnel de formation sont centrés sur les besoins de l’institution. La crise des vocations a de beaux jours devant elle… Alors que d’aucuns parlent d’un réarmement de notre industrie et de notre culture technologique, que le Ministère aille au bout de sa logique ! Supprimons cette discipline et revenons à l’EMT et aux recettes de cuisine ! Nous réduirons ainsi la malbouffe, faute de susciter des vocations pour nos filières techniques.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1486