SNALC : Bonjour Pierre. Quel a été votre parcours avant de devenir professeur des écoles ?
Bonjour, j’ai eu deux expériences professionnelles dans le privé. La première dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail et la seconde sur des fonctions managériales et de relation client. Malheureusement, l’entreprise qui m’employait a subi un plan social. C’est pourquoi j’ai dû quitter mon emploi.
Pourquoi devenir professeur contractuel ?
Par nécessité de travailler pour payer mes factures après une période conséquente sans emploi. France Travail n’avait que deux types de propositions : s’inscrire sur une formation en informatique, mais je ne m’imaginais pas enchaîné à un bureau toute la journée (rires), ou alors professeur contractuel.
Avez-vous reçu une formation avant de prendre vos fonctions ?
J’ai eu droit à trois jours de « formation » qui n’en étaient réellement pas. Il s’agissait seulement de nous présenter l’institution, l’administration, les principes généraux de la profession.
Comment s’est passée votre rentrée scolaire de contractuel ?
J’ai été affecté en maternelle, malgré ma demande lors de mon entretien d’intégrer un niveau en élémentaire. Lorsque je suis arrivé à l’école, la directrice aurait préféré qu’une professeure remplaçante prenne la classe que l’on m’avait attribuée. Concernant la rentrée avec les élèves, je n’en ai pas trop de souvenirs, c’est qu’elle n’avait pas dû me poser de problèmes particuliers.
Avez-vous une anecdote à partager, durant vos années de contractuel ?
Je me rappelle ma première « visite conseil ». On m’a reproché de faire perdre un nombre conséquent de jours de scolarité à cause des passages aux toilettes. (Rires) On ne m’a pas réellement aidé.
Quelles ont été vos motivations pour devenir titulaire ?
Je ne me voyais pas reprendre à zéro une nouvelle activité professionnelle, j’avais trouvé un certain confort dans la pratique du métier et je voulais sortir de cette précarité de contrat. Je n’ai pas attendu pour me décider et j’ai passé le concours dès ma première année en tant que contractuel.
Diriez-vous qu’il y a une ou des différences entre contractuel et titulaire ?
Oui, il y a des différences. La première est la considération apportée par les collègues et la direction d’école. Ensuite, il y a la stabilité : nous n’avons pas de poste à titre définitif, on ne participe pas au mouvement et on peut changer d’école et de niveau chaque année.
Comment voyez-vous l’avenir de notre profession ?
Quand j’ai commencé ma carrière de professeur, j’en avais une représentation de mes années d’écolier. La réalité est tout autre aujourd’hui ! On a perdu en reconnaissance et en respect de la part de tous. Je ne vois donc pas d’avenir serein se dessiner pour notre école si l’on perdure dans cette direction.
Merci Pierre, le SNALC vous souhaite une bonne continuation.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1488 école