À l’heure où les débats sur les retraites sont relancés, il est bon de rappeler qu’un emploi public de catégorie active selon la CNRACL est un emploi qui présente un risque particulier ou des fatigues exceptionnelles conduisant à une usure prématurée et justifiant un départ anticipé à la retraite.
Selon les classifications, enseigner l’EPS serait un travail sans risque, tranquille, qui n’userait pas particulièrement le corps (ni l’esprit). Pourtant, la circulaire du 13 juillet 2004 traite des « risques particuliers à l’enseignement de l’EPS et au sport scolaire ». Elle insiste sur « les risques liés à la nature des activités et aux conditions de l’enseignement », sur ceux liés aux « déplacements » et au « cas particulier des vestiaires » …
Ainsi, les P. EPS gèrent au quotidien des risques et, par la même occasion, en prennent. Cette gestion permanente de la sécurité demande un niveau de vigilance accrue et entraîne une fatigue considérable. Ajoutons à cela des facteurs de pénibilité tels que le travail en extérieur avec des températures extrêmes, des gestes répétitifs avec charges (parades, manipulation de matériels lourds), un environnement bruyant (gymnase, piscine…). Pas étonnant que la fin de carrière soit ponctuée d’arrêts de maladie ! Il existe en effet 3 fois plus d’accidents du travail et maladie professionnelle chez les P. EPS hommes, et 3,5 fois plus chez les femmes, que chez les autres enseignants.
La Cour des comptes s’appuyant sur diverses études rappelle que les enseignants sont les cadres les plus touchés par les risques psychosociaux, les problèmes auditifs, que 20 % des arrêts maladie sont liés à des troubles de la voix et que l’on ne dénombre qu’un médecin pour 16 000 agents, là où la norme est d’un médecin pour 2 500 salariés.
Par conséquent, le SNALC qui dénonce cette situation depuis des années demande que les P. EPS soient reclassés en catégorie active, en reconnaissance des risques et de la pénibilité de leur métier, allant bien au-delà de la simple « surveillance » propre aux emplois sédentaires.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1500 du 11 avril 2025