Relayées par les médias, les noyades ont connu une très forte progression cet été. Les bulletins de « Surveillance des noyades durant l’été 2025 » de Santé Publique France ont montré des hausses alarmantes de 95 % entre juin et juillet et de 50 % de juillet à août par rapport à 2024. L’EPS, discipline chargée de l’acquisition du savoir-nager, a-t-elle une responsabilité devant la multiplication de ces accidents tragiques ?
Une analyse détaillée montre des situations très différentes selon les tranches d’âge :
- Pour les enfants de moins de 6 ans, les noyades, en hausse de 150 % cet été, surviennent plus souvent en piscine familiale. À cet âge, les enfants n’ont pas encore appris à nager. L’EPS ne peut être mise en cause ;
- Pour les 6-12 ans (primaire) c’est surtout le manque de maîtrise aquatique qui est à l’origine des accidents, en hausse aussi de 150 %. Ces données plaident pour une consolidation du savoir-nager dans le 1er degré où les moyens ne sont pas à la hauteur (manque de structures, de disponibilités, de transports) avec des professeurs souvent insuffisamment sensibilisés et formés ;
- Pour les 13-17 ans (secondaire), le facteur de noyade prépondérant est lié aux risques pris lors de baignades dans des eaux non surveillées, dangereuses voire interdites. Si 94 % des adolescents déclarent savoir nager (étude INSEP), certains sous-estiment les dangers et d’autres les bravent. Dans le 2d degré, l’EPS devrait, en plus des acquisitions techniques, sensibiliser les jeunes aux dangers des différents milieux aquatiques (bassin, lac, rivière ou mer) et aux comportements protecteurs.
Savoir nager ne consiste pas seulement à savoir effectuer quelques brasses mais à devenir autonome, responsable et capable d’agir en sécurité, c’est-à-dire, selon le milieu, savoir « gérer un effort pour pouvoir revenir », « reconnaître une situation à risque », « savoir renoncer » … Ces noyades rappellent que l’EPS est une discipline fondamentale susceptible de sauver des vies. Tout élève entrant au collège devrait savoir nager ! Il est donc urgent d’accentuer l’apprentissage de la natation en primaire et la prévention dans le secondaire.