Dans la dynamique de «Paris 2024» et en collaboration avec le mouvement sportif, le Ministère de l’Éducation nationale a lancé en 2022, les 30 minutes d’Activités Physiques Quotidiennes. En juin 2024, le SNALC a été auditionné par le Sénat et a saisi cette opportunité pour expliquer comment ces APQ sont réellement mises en place sur le terrain.
Les difficultés sont nombreuses : manque de temps, de matériel et d’espace – puisque souvent seule la cour est mise à disposition -, défaut de soutien financier ou associatif. Les PE se retrouvent seuls, sans formation ou avec quelques ressources pédagogiques sur « Eduscol » pour organiser ces 30 minutes d’APQ dans leur emploi du temps déjà surchargé.
Un kit de matériel sportif a bien été distribué, mais sans accompagnement, sans espace ni temps spécifiques. Ces activités s’organisent davantage comme des jeux sur le temps de récréation plutôt que comme de réelles séances d’activité physique, recommandées par l’OMS. Le SNALC déplore que ce dispositif soit devenu « 30 min sans tenue et à la va-vite », se résumant plus à une pause-jeu qu’à une véritable pratique physique.
Lors de l’audition, le SNALC a été conforté dans ce triste constat partagé par tous : nos interlocutrices sont allées dans des écoles et ont évoqué les mêmes problématiques. Elles ont également avoué sans langue de bois que la mise en place de ce dispositif n’était qu’un « coup de com’ » du ministère pour la promotion des Jeux olympiques 2024.
Les 30 min d’APQ seront donc amenées à évoluer, puisqu’inapplicables en l’état. Pour les sénatrices, les APQ ne devraient plus être assimilées à des activités physiques et sportives comme en EPS, mais davantage à « des activités pour bouger, pour améliorer l’attention des élèves dans la classe ou pour souffler ». « Ces activités ne devraient plus être vécues comme une contrainte, mais bien comme une plus-value pour les élèves et les professeurs, des pauses actives à différents moments de la journée pour le bien-être de tous ».
Le SNALC partage ce constat d’échec et dénonce l’épuisement des PE, obligés de devoir jongler au quotidien entre toutes les injonctions ministérielles et leurs possibles applications au sein d’écoles sous-équipées en moyens humains et matériels.
Article paru dans la revue Quinzaine universitaire n°1491-Ecole du 12 juillet 2024