Fin de notre tryptique sur les regroupements de classes en LP. Ni les élèves, ni les enseignants ne sortent vraiment gagnants de ces aménagements qui, rappelons le, relèvent plus de l’usage que du réglement !
De plus en plus de professeurs d’EPS en lycée professionnel subissent des regroupements de classes pour permettre le dédoublement d’autres matières. En clair, on sacrifie l’EPS au profit des autres disciplines. Et les enseignants d’EPS peuvent gérer jusqu’à quatre fois plus d’élèves que leurs autres collègues.
Le SNALC dénonce ces décisions purement économiques et logistiques, prises sans considération pour la sécurité et la pédagogie. Elles traduisent souvent une méconnaissance, voire un mépris non avoué pour notre discipline. En surchargeant les cours, on prive les élèves, souvent déjà fragiles scolairement, d’un suivi individualisé et d’un apprentissage adapté.
La cohabitation forcée de classes hétérogènes nuit à la dynamique de groupe et à la motivation des élèves. La réalité du terrain prouve que les élèves d’une même classe ont tendance à faire bloc et à se méfier d’un autre groupe imposé. Ignorer cet aspect témoigne d’une vision hors sol et déconnectée de l’EPS en LP. Quelle perte de temps, d’énergie et d’efficacité pour l’enseignant qui doit gérer ces tensions interclasses !
Peut-il recréer une cohésion en si peu d’heures, tout en encadrant, évaluant et assurant la sécurité ? La réponse semble évidente. De plus, gérer un effectif surchargé dans des infrastructures inadaptées augmente les risques d’incidents et complique le maintien de l’autorité.
Face à ces constats pourtant évidents, les enseignants d’EPS se sentent lésés et incompris lors des conseils d’enseignement. Ils n’ont de cesse d’argumenter et ne comprennent pas cette politique du deux poids, deux mesures qui leur est imposée. Un véritable dialogue de sourds. Le nombre de lycées professionnels concernés ne cesse d’augmenter… Résultat : élèves comme enseignants, tous perdants !
Pour rappel, la DGH et le TRMD doivent respecter les horaires officiels d’EPS pour chaque classe indépendamment de leurs effectifs. Si les heures récupérées par ces aménagements ne servent pas à l’EPS alors la situation doit être refusée et dénoncée. Voilà pourquoi le SNALC réclame depuis des années la publication d’une circulaire de cadrage.