Conscient d’un mal-être nuisant à l’acquisition des apprentissages scolaires, le ministère de l’Éducation nationale a chargé la DEPP de mener des enquêtes nationales régulières pour comprendre la détérioration du climat scolaire dans ses établissements.
La DEPP (Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance) mène actuellement une enquête en combinant 2 démarches : d’une part, l’enquête Sivis qui recueille à raison d’une fois par mois les faits graves de violence révélés par les directeurs d’établissements et les IEN ; d’autre part les enquêtes nationales sur le climat scolaire et la victimation qui interrogent les élèves et les personnels des établissements scolaires délivrant leur ressenti sur les faits subis, qu’ils soient connus de l’Institution ou non.
C’est en 2011 qu’ont débutées les premières études de la DEPP sur le climat scolaire et la victimation. 9 enquêtes ont été réalisées en 11 ans, avec avant tout un attrait majeur pour le secteur du secondaire concerné par 7 des 9 enquêtes menées. Alors que les premières enquêtes s’intéressaient uniquement au ressenti des élèves du secondaire, ce n’est qu’en 2019 qu’on s’intéressera au ressenti des enseignants et du personnel du second degré. Il faudra attendre 2021 pour que les élèves de CM1-CM2 du premier degré soient intégrés dans les statistiques et 2022 pour les directeurs et professeurs des écoles.
Les enquêtes de la DEPP s’intéressent essentiellement au climat scolaire, c’est-à-dire au ressenti de chacun dans son expérience quotidienne à l’école, ses conditions de travail, son environnement scolaire, l’ambiance générale et les éventuelles atteintes subies. C’est sur ce dernier point qu’on définit le terme de « victimation ».
Quels constats dans le premier degré concernant les élèves ?
- 92,4 % des élèves de CM1-CM2 déclarent se sentir « bien » ou « très bien » dans leur école.
- 92% des élèves de CM1-CM2 s’entendent bien ou très bien avec les autres élèves de l’école.
- 94% s’entendent bien ou très bien avec leur maître ou leur maîtresse.
Il semblerait donc que les enseignants arrivent encore à préserver leurs élèves en conservant un climat propice aux apprentissages dans les écoles avec un climat de confiance et de protection, mais jusqu’à quand ?
Les difficultés ressenties par les élèves se situent plus dans le travail qu’il est demandé de faire à la maison pour 58,5% d’entre eux, avec même 42% qui déclarent devoir y consacrer trop de temps.
Concernant la victimation, 4 élèves sur 10 déclarent avoir été au moins une fois dans l’année victimes d’une forme de maltraitance à l’école par leurs pairs.
Quels constats dans le premier degré concernant les professeurs ?
Le SNALC attend avec impatience les résultats de l’enquête de mai 2022 concernant le climat scolaire et la victimation pour les enseignants du premier degré mais nous avons déjà une idée des résultats qui en ressortiront, d’autant plus si l’on s’appuie sur une autre enquête récente de la DEPP : le Baromètre du bien-être des personnels de l’Éducation nationale.
Les PE dénoncent clairement un manque de reconnaissance et un mal-être grandissant. Les agressions verbales à leur encontre de la part des parents et le sentiment d’abandon de leur hiérarchie sont clairement exprimées, tout comme le fait de ne pas être rémunéré correctement. Il est à noter que toutes les questions du « Baromètre » tournent autour de ces thèmes.
Pour le SNALC, le faible niveau de reconnaissance de la part de la société et les difficultés du métier génèrent une crise des vocations, des difficultés de recrutement et des demandes de mises en disponibilité, de reconversions et de démissions de plus en plus nombreuses.
Reconnaître de la valeur au système scolaire français et à ses personnels, c’est le préserver et garantir un avenir respectueux avec les adultes de demain.
Pour aller plus loin :
https://www.education.gouv.fr/les-enquetes-nationales-de-climat-scolaire-et-de-victimation-323459