Tous nos collègues ont pu apprendre par les chaînes d’information que la réforme des retraites du 14 avril 2023 pourrait être remise en discussion. Et immédiatement on a pu entendre mille et mille propositions plus ahurissantes les unes que les autres, l’imagination de nos contemporains ne connaissant aucune limite.
Curieusement, la limite d’âge (64 ans) ne semblait plus en cause, mais plutôt les moyens de combler le déficit vertigineux (3 300 milliards) que connaît la France.
Et c’est là que l’on se mit à chercher qui devrait faire les frais de la réflexion. Les riches, bien entendu, mais à partir de quelle somme l’est-on ? 1 500, 2 000, 2 500 euros de revenus par mois ou 4 000 comme l’avait annoncé François Hollande un soir de bataille électorale ? Et c’est ainsi que l’on tomba à bras raccourcis sur les… retraités qu’on pourrait taxer !
Tout se passait comme si les retraités formaient une « classe » de privilégiés. Ils ne paieraient pas de loyers, ils seraient propriétaires de leur appartement. Les retraités ne paient donc aucun impôt comme les autres citoyens français à proportion de leurs revenus ? Ils n’aident donc pas leurs enfants ou leurs petits-enfants à se loger, à payer leurs études ? Pourquoi devraient-ils être davantage imposés ? N’ont-ils pas, quand ils étaient en activité, payé pour la retraite des retraités ? Faut-il rappeler le temps où l’État retenait 7,85 % de leur traitement pour la pension civile ? Et ne paient-ils pas la CSG, comme tous les Français, le CRDS comme tous les Français, et même la CASA que ne paient pas les actifs, mais bien les seuls retraités depuis François Hollande ?
On a honte d’être amené à poser de telles questions…
Aux dernières nouvelles, ces suggestions ahurissantes ne feront pas l‘objet de propositions ou de projets de loi. Encore heureux ! Mais le SNALC continuera de rester vigilant car la discussion n’est pas terminée. N’entendons-nous pas renaître la proposition de réforme par capitalisation, ou celle par points qui fut brutalement arrêtée par le président de la République le 20 mars 2019 ? Vigilance ! Vigilance !
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1498 du 14 février 2025