Le dossier de presse sur le bilan de la campagne d’évaluation en écoles et établissements 2021-2022 est publié. Il fait suite à l’évaluation de 20 % d’EPLE et à l’élaboration d’un cadre d’évaluation des écoles validé par le Conseil d’Évaluation de l’École en janvier 2022.
Le bilan se fonde sur des constats académiques résultant d’auto-évaluations participatives – impliquant les adultes des communautés éducatives des sites scolaires concernés – et d’expertises externes réalisées par divers acteurs hiérarchiques. La démarche est globalement bien appréhendée, dit le rapport, fort des prétentieuses certitudes qui caractérisent désormais notre ministère.
Dès l’introduction, l’aspect chronophage des évaluations en primaire est mensongèrement attribué à la nouveauté de ces opérations. Les sommets de la fabulation sont conquis quand on lit que tous les acteurs du 1er degré s’accordent sur l’intérêt de la démarche. Pour le 2d degré, l’on se félicite d’un rythme de croisière atteint mais l’on a la décence d’admettre que seuls 6 % d’enseignants furent sollicités au titre des évaluateurs externes et qu’il serait souhaitable – entre autres lapalissades – d’intégrer leur connaissance des élèves et de leurs besoins. Mais cette participation accrue pourrait être subordonnée au pacte…ou comment justifier du bienfondé de ce dernier !
Si la Matinale du CEE le 5 avril en visioconférence a cru bon d’apporter le témoignage feutré de la principale d’un collège socialement favorisé, d’autres contextes, plus difficiles, attendent moyens et solutions plutôt qu’évaluations ! La pratique collaborative met en avant la grande satisfaction des parents dont l’implication intrusive dans le dispositif ne fait désormais plus de doute. L’évaluation a visiblement vocation à devenir un élément structurant des politiques éducatives académiques et territoriales au service de l’autonomie des établissements.
Le SNALC voit là une tentative à peine déguisée de gestion locale privatisée des EPLE, garante, au contraire, d’inégalités et de conflits d’intérêts territoriaux déontologiquement inacceptables pour notre École.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1477 du 12 mai 2023