Lors d’un échange entre le SNALC et la Directrice générale de l’Enseignement scolaire (DGESCO), cette dernière nous a annoncé que la ministre tenait à mettre en place une épreuve anticipée de mathématiques (EAM) en fin de première.
Pour l’heure, on sait assez peu de choses. Il y aurait une épreuve différente selon le type d’élèves concerné : une pour ceux qui suivent la spécialité mathématiques, une pour ceux qui ne l’ont pas choisie, et une troisième pour les élèves de la voie technologique. Pour le reste, l’objet est assez flou. Le coefficient ne serait pas très élevé. La durée pourrait s’élever à deux heures. Quant au type de sujet, tout est possible, jusqu’au QCM. Oui, le QCM. On peut dire que le Ministère, qui entend redonner une place importante aux mathématiques a un sens aiguisé mais involontaire de l’ironie. Car, sachez-le, cette épreuve vise à certifier d’un niveau en mathématiques et donc répondre à une « demande de la société ».
Le SNALC a été très clair. Il n’y a pas de grande attente de la société sur le sujet, mais plutôt une demande de quelques formations du supérieur. D’ailleurs, personne dans le second degré n’est demandeur d’une telle épreuve.
En effet, pour le SNALC, elle va introduire une inégalité entre les candidats. Ceux qui suivent la spécialité en première vont être évalués deux fois dans la même discipline : ceux qui l’abandonneront en terminale cumuleront EAM et contrôle continu, et ceux qui la conserveront auront une épreuve en première et une épreuve terminale. Quant au fameux 60/40, il va se transformer en… allez savoir quoi.
Bref, il y a là un bidule qu’on veut lancer sans connaître son poids, sa forme et sans même savoir s’il ne va pas blesser quelqu’un en retombant.
Le SNALC prévoit déjà quelques impacts négatifs sur les conditions de travail des professeurs de mathématiques qui vont se retrouver quelque part entre leurs collègues de français et ceux de philosophie.
Ne serait-il pas plus simple et pertinent de certifier le niveau en se fondant sur le contrôle continu ou – encore mieux – en revenant à un baccalauréat exclusivement basé sur des épreuves terminales nationales ?
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1499 du 14 mars 2025