L’EPS est décidément abonnée aux usines à gaz en matière de certification. Nous avions dénoncé en 2019 la complexité du dernier CCF comptant pour le baccalauréat. Il en va encore de même pour l’évaluation de la spécialité «Éducation physique, pratiques et culture sportives».
Selon le projet de note de service, l’examen comportera 4 épreuves notées chacune sur 10 points.
Les deux premières seront écrites et à réaliser en 3h30. Il est prévu une dissertation (10 points), qui portera sur la partie « Enjeux de la pratique sportive dans le monde contemporain » et une étude de document (10 points), qui traitera d’une question relative à deux autres parties du programme avec deux sujets au choix.
Les deux épreuves suivantes seront plus pratiques, mais pas moins simples, et à effectuer en 30 minutes. Tout d’abord une pratique physique (10 points), où chaque candidat sera observé pendant 15 minutes, sera à réaliser dans une des 5 activités relevant d’une famille différente (les champs d’apprentissage). Cependant, le jour de l’examen, seulement deux pratiques physiques seront possibles et connues un mois à l’avance. Objectif de ce suspense? Maintenir la polyvalence des candidats. Enfin, une épreuve orale de 15 minutes (10 points) portera sur une vidéo de 1 à 3 minutes, réalisée par chaque élève, répondant à un cahier des charges très contraint. L’entretien se divisera alors en 2 parties : un temps d’exposé sur la problématique soulevée par la vidéo et un temps de questionnement destiné à apprécier les capacités d’analyse des candidats.
Ces contenus d’examen exigeant une préparation à la dissertation, à l’étude de documents, au montage vidéo, à l’analyse, à l’entretien et portant sur un programme complexe et très étendu, vont théoriser un peu plus le métier. Cette spécialité risque de devenir davantage une propédeutique aux STAPS qu’une ouverture à des secteurs de l’activité physique en pleine expansion. Quant à l’ouverture à des profils variés d’élèves prévue par le projet à son origine, elle est largement compromise.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1464 du 15 avril 2022