Le Ministère a rendu son verdict lors du groupe de travail n°2 «Esprit d’équipe » de l’agenda social concernant les 1er et 2nd degrés. Les moyens accrus pour renforcer l’accompagnement des professeurs seront des hiérarchies intermédiaires. La réfection des trois rendez-vous de carrière consistera à inciter les enseignants à choisir d’autres voies s’ils sont jugés insuffisants pour leur mission ou à tâcher de les impliquer dans des fonctions d’encadrement. La fin de carrière sera dévolue à un « bilan réflexif » encadré et à de la formation.
QU’EST-CE QUE C’EST QUE CE BINZ ?
Dans le 1er degré, l’indemnité de fonction des conseillers pédagogiques connaitra certes une revalorisation de 500 euros brut au 01.01.2022 mais elle restera dérisoire vu l’inflation des missions ! Les CPC seront impliqués dans le pilotage pédagogique des équipes avec les IEN. L’on prétend alléger le travail des IEN mais on charge les CPC et les directeurs d’école.
Dans le 2nd degré, des fonctions mixtes – que personne n’a demandées – permettront de combiner enseignement et actes d’inspection. 200 à 250 chargés de mission d’inspection – CMI – verront le jour en 2022, avec missions locales mais cadrage national : formation, accompagnement, rendez-vous de carrière, référents, évaluateurs d’établissements, aide au pilotage pédagogique des chefs d’établissements.
L’idée est inquiétante ! Une certification sera créée pour candidater. Après une période probatoire de 3 à 5 ans, les CMI pourront devenir inspecteurs. Voilà comment compenser le manque d’IPR ! Une indemnité de fonctions de 4000 euros est envisagée, soit trois fois moins que celle des IPR.
L’accompagnement de carrière ne doit pas être uniquement synonyme de réorientation ou de nouvelles responsabilités non souhaitées.
Le tutorat ne doit pas s’apparenter à de l’inquisition. La fin de carrière doit être une opportunité de rattrapage, non une invitation à une conversation stérile.
AUX ANTIPODES DE L’ESPRIT D’ÉQUIPE
Le Ministère, prétextant une évolution du métier, écarte toute proposition divergente et tente d’imposer un management toujours plus vertical et coercitif avec une cohorte de nouveaux supérieurs fonctionnels sinon hiérarchiques
Article paru dans la Quinzaine universitaire n°1458 du 15 novembre 2021