Les activités sédentaires, déjà prédominantes chez les jeunes de 6 à 18 ans (télé, Internet, jeux vidéos…), ont fortement progressé durant le confinement. Elles sont passées de 22,6 heures à 33,3 heures hebdomadaires traduisant une hausse significative de près de 50%. Autre fait caractéristique, 14% des jeunes n’ont eu aucune pratique physique durant cette période ; ce taux atteint 20% chez les lycéens.
C’est ce que démontre une étude Harris Interactive réalisée en pré et post confinement, interrogeant en février et en avril un échantillon représentatif d’un millier d’enfants, à la demande de l’IRMES (Institut de Recherche bioMédicale et d’Épidémiologie du Sport) et de l’association Assurance Prévention.
Malgré l’implication des enseignants d’EPS dans diverses pratiques de « continuité pédagogique », ces résultats confirment l’évidence pressentie. Il va falloir remettre en forme les élèves en septembre. Or, leur niveau n’était déjà pas bon. Pour rappel, un élève sur deux n’a pour seule activité physique et sportive que celle dispensée en EPS ; les jeunes ont perdu en 25 ans un quart de leurs capacités cardio-pulmonaires.
De quoi les élèves vont-ils avoir besoin à la rentrée ? Là aussi l’évidence s’impose : de reprendre en main leur corps, de s’activer, de renouer avec le plaisir de bouger ensemble et d’éprouver des sensations dans des situations riches et variées. Quelle EPS proposer dans ces conditions ? Si là encore l’évidence est claire, elle est en revanche bien loin de s’imposer ! Ce ne sont pas l’étude de rôles sociaux dans des champs d’apprentissage, ni des analyses méthodologiques pléthoriques, telles qu’elles sont ordonnées par les programmes, qui permettront aux élèves de refaire du muscle. Cette reprise implique un recentrage sur les apports essentiels de l’EPS. Ils sont d’ordre physique, moteur, gestuel, corporel, social et ludique. Ils doivent retrouver toute leur place, leur priorité.
Si la remise en forme des élèves est urgente, la remise en forme de la discipline s’avère tout aussi nécessaire.