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Entre colère et dégoût

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Un récent rapport de la Cour des comptes met en lumière l’échec désastreux du système scolaire et le niveau inquiétant des élèves entrant en sixième. Et, comme souvent dans notre ministère, quand on est incapable d’identifier les vraies causes d’un problème, on sort des explications bidon : statut des directeurs d’école, rythmes scolaires soi-disant inadaptés… ces recommandations déconnectées surgissant comme par hasard au moment où le chef de l’État lance une convention citoyenne sur les temps de l’enfant, et donc les rythmes scolaires.

Si ces recommandations de la Cour des comptes ne relèvent pas d’une volonté politique à peine voilée de promouvoir une idéologie en vogue, elles révèlent – et c’est pire – une profonde méconnaissance du terrain éducatif.

Car l’échec scolaire ne dépend absolument pas du nombre de demi-journées passées à l’école, ni d’une organisation administrative prétendument défaillante. Non, cet échec est avant tout le fruit des politiques désastreuses qui se succèdent dans l’Éducation nationale depuis plus de 40 ans.

Dans les années 70, une classe de 30 élèves à l’école primaire n’avait rien de choquant ni d’inquiétant. Selon les anciens, cela fonctionnait. Mais c’est à cette période, avec le lancement du collège unique, que l’idée de différenciation pédagogique a émergé. Si le concept de “pédagogie différenciée” n’a été formalisé qu’en 1974, il ne s’agissait encore que d’expérimentations. Aujourd’hui, le SNALC ne remet pas en question la nécessité de différencier les enseignements, mais il en dénonce les limites. En effet, les conditions d’exercice et d’enseignement en 2025 et la diversité des niveaux des élèves d’une classe ne permettent plus du tout d’assurer une différenciation pédagogique efficiente.

De plus, la réduction croissante du nombre de postes a conduit au développement des classes doubles ou triples, obligeant les enseignants à diviser leur temps entre plusieurs niveaux, réduisant mécaniquement l’efficacité des enseignements dispensés. Mais la situation a largement empiré ces vingt dernières années avec l’augmentation du nombre d’élèves en difficulté, à besoins éducatifs particuliers ou en situation de handicap. Le tout s’est accompagné d’une baisse drastique des moyens humains dédiés à la difficulté scolaire et aux enseignements spécialisés. Dans ces conditions, personnaliser les parcours devient quasiment impossible et la gestion des classes se transforme en un véritable casse-tête, avec un impact direct sur tous les élèves, qui pâtissent de cette situation.

Aujourd’hui, chaque professeur des écoles jongle avec plusieurs niveaux dans une même classe. Certains gèrent jusqu’à huit approches pédagogiques différentes à la fois pendant les 24 heures de cours de la semaine. Une charge insoutenable, qui compromet inévitablement la qualité de leur enseignement.

Et ce n’est pas tout : le système éducatif est également fragilisé par une réécriture récurrente de programmes souvent indigestes, faisant la part belle aux « éducations à », par des remises en question incessantes des méthodes pédagogiques, et par le recrutement d’enseignants de moins en moins bien formés. Ce manque de stabilité nuit à la continuité, élément essentiel pour les apprentissages de chaque élève. Le résultat : un stress généralisé chez les professeurs des écoles, qui assistent impuissants à un immense gâchis dont ils se sentent eux-mêmes parfois complices. Angoisse et épuisement affectent profondément une profession qui, aujourd’hui, lance un véritable appel à l’aide.

Alors… Suggérer, au nom du bien-être des élèves, un retour au système des 4,5 jours, déjà rejeté par 95 % des professeurs des écoles, ou encore l’intégration d’un chef d’établissement dans les écoles, ajoutant ainsi une pression supplémentaire, n’est en rien une solution. C’est un coup de massue absurde. Pour le SNALC, ces idées frisent l’irresponsabilité et ne font qu’exacerber la colère d’une communauté enseignante déjà à bout de souffle.


Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1502-1D du 6 juin 2025