Mot du président
Jean-Rémi GIRARD
Edito de la revue Quinzaine universitaire n°1479 – école du 7 juillet 2023
Pour le SNALC, le système scolaire vit actuellement sa plus grande crise. La particularité de cette crise, c’est qu’elle n’est pas causée par des facteurs extérieurs, mais bien par une destruction qui vient de l’intérieur. Et ce phénomène a un impact considérable sur l’école primaire.
Il n’y a pas si longtemps encore, le concours de professeurs des écoles semblait, vu de loin, l’exemple même de quelque chose qui fonctionne bien dans notre pays. Certes, les collègues en postes connaissaient déjà l’alourdissement de leur charge de travail, la mise en charpie des RASED ou l’apparition de formes de consumérisme parental, toutes choses dénoncées à l’époque par le SNALC. Mais les chiffres étaient au beau fixe et les candidatures nombreuses. Et voici que depuis quelques années, c’est la catastrophe. Les inscriptions sont en chute libre ; plusieurs académies ne parviennent plus à recruter ; on en est à organiser trois concours différents à Créteil pour essayer de sauver les meubles. L’École ne tient aujourd’hui plus que grâce à la bonne volonté des collègues, qui empilent les missions et prennent sur eux pour tenter de faire tourner la boutique. À quel prix ? Au prix de votre santé et de vos conditions de travail.
Le SNALC est le syndicat de tous les personnels de l’Éducation nationale, et il est officiellement représentatif pour tous au ministère. Rémunération, inclusion scolaire, direction d’école, programmes… nous faisons partie des quelques organisations que le ministère a l’obligation de consulter, qui amendent les textes, qui peuvent poser des préavis de grève sur l’ensemble du territoire. Nous sommes un syndicat professionnel, c’est-à-dire que notre spécialité est la défense des personnels, et non l’éparpillement. Nous sommes connus pour être le syndicat qui a mis en avant la question de la rémunération, aussi bien au ministère que devant la représentation nationale et dans tous les grands médias nationaux. Nous étions les premiers à alerter sur les conséquences concrètes de la politique de l’école inclusive, tout particulièrement au primaire. Alors que beaucoup prenaient des postures, le SNALC dénonçait les effets d’inclusions au rabais, sans moyens financiers ni humains, où la variable d’ajustement était l’enseignant dans sa classe. L’inclusion ne passe pas avant votre santé : votre employeur est là pour vous protéger, et non pour vous mettre dans des situations conduisant au burn out.
C’est pourquoi vous trouverez toujours dans le SNALC une aide concrète, des conseils pratiques, un accompagnement moral, une écoute, une prise en compte des questions de souffrance au travail. Bien entendu que nous sommes là pour élever les enfants qui nous sont confiés, pour leur transmettre des connaissances qui leur serviront toute leur vie et leur permettront de s’extraire des déterminismes dans lesquels beaucoup sont piégés. Mais enseigner n’est pas un sacerdoce. C’est un travail, un travail indispensable dans toute société, et qui n’est pas reconnu aujourd’hui comme il devrait l’être. En soutenant le SNALC dans le premier degré, vous participerez certes à la défense de notre École, mais vous participerez avant tout à votre défense à vous.