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Contexte inédit d’une rentrée classique 

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La circulaire de rentrée 2024 met en avant deux principes essentiels : la cohésion et la cohérence. Il est surprenant d’entendre résonner ces mots, particulièrement cette année, alors que la rentrée scolaire s’est déroulée dans un contexte politique marqué par une absence absolue de cohérence. D’ailleurs, au moment de la rédaction de ce texte, l’identité du ministre de l’Éducation nationale reste inconnue, laissant notre navire institution sans capitaine en ce début d’année. Le SNALC espère néanmoins que la personne qui sera nommée connaîtra un minimum la maison.

Il n’est pas possible de repousser la rentrée scolaire comme l’a été, depuis des semaines, la constitution du nouveau gouvernement. Pour les parents d’élèves, il semble incompréhensible que rien n’ait été fait pour assurer une continuité ou, à tout le moins, une transition propre au sein de notre ministère. Cependant, après avoir vu la succession de quatre ministres en un an, les enseignants sont malheureusement habitués à ces jeux de chaises musicales. Pour autant, une telle situation au moment de la rentrée est pour le moins inédite. Il est fort probable, au regard du manque de cohésion du monde politique actuel, que le ministre qui finira bien par être nommé ne soit pas le même que celui qui dirigera le ministère fin juin. On commence malheureusement à en avoir l’habitude.

Quelle ironie donc d’entendre parler en cette rentrée de cohésion et de cohérence alors que ces qualités font cruellement défaut à nos dirigeants ! Depuis plusieurs années, notre institution est le théâtre d’une succession de mesures inadaptées, de revirements et d’annonces trompeuses. Qu’à cela ne tienne, indépendamment des changements ministériels, les professeurs, eux, sont toujours là. Ils assurent contre vents et marées la continuité dans les écoles et ce, malgré un salaire révoltant, très éloigné de celui des ministres de passage. Leur mission est claire et leur tient à cœur : cohésion et cohérence sont là, dans la classe au quotidien et au service des élèves. Par contre, ni la cohésion ni la cohérence ne s’avèrent flagrantes dans les circulaires ou les décisions d’un ministère fantomatique.

Les enseignants sont tellement désabusés qu’ils peinent à se souvenir des noms des derniers ministres, et encore moins de leurs contributions réelles à l’intérêt de l’école.

Respectueux de leurs obligations d’agents du service public (dignité, impartialité, intégrité, probité etc.), les professeurs des écoles ont assuré consciencieusement, comme ils l’ont toujours fait, la continuité du service et cette nouvelle rentrée scolaire, même sans ministre, pour le bien et dans l’intérêt des élèves.


Article paru dans la revue Quinzaine universitaire n°1492-1D du 6 septembre 2024