Le Comité Consultatif du Conseil d’Évaluation de l’École – CEE – dont le SNALC est un membre très actif, s’est réuni le 29 mai 2024 sous la présidence de Daniel Auverlot afin de dresser un bilan de la campagne d’évaluation 2023 des établissements des 1er et 2d degrés.
Le SNALC a très clairement dénoncé les biais suivants :
- Il est difficile de produire une auto-évaluation révélatrice lorsque les professeurs et les autres membres de la communauté éducative ne se rencontrent pas, comme c’est le cas dans de nombreux établissements ;
- après l’auto-évaluation, la phase de bilan ne permet pas aux enseignants d’avoir accès aux données et au verbatim des questionnaires. Ils n’ont qu’une conclusion. De là à imaginer une censure ou une orientation des résultats…;
- il manque dans l’évaluation des établissements la dimension climat de travail et bienêtre. Il s’agit, pour le SNALC, d’une condition sine qua non pour réaliser un travail de qualité et faire progresser les élèves.
- Les membres de l’équipe d’évaluation visitent malheureusement encore trop souvent des cours choisis dans des salles choisies… Cela ne peut qu’engendrer dans l’esprit des collègues le soupçon d’évaluations Potemkine ;
- les évaluations sont chronophages, souvent sources de conflits, créant un effet inverse à celui attendu sur la qualité d’enseignement ;
- le projet d’établissement, qui découle de ces évaluations, doit être vraiment utile et répondre aux besoins réels des établissements. Or, la manière dont ils sont évalués ne tend pas vraiment vers ce résultat.
En conséquence, le SNALC demande l’abandon de l’obligation de se soumettre à ces évaluations.
Enfin, les perspectives d’évaluation 2025 posent déjà question : elles concerneront les groupes de maths et français en collège, les cordées de la réussite, le port de l’uniforme, les cours d’empathie. Le SNALC espère que l’évaluation sera sincère… Soyons rassurés, un entraîneur de football ou de handball sera sollicité. C’est assurément un gage de qualité dans la gestion des collectifs de travail.
Article paru dans la revue Quinzaine universitaire n°1492 du 6 septembre 2024