
CNEWS – Jean-Marc Morandini
On est en direct avec Maxime Reppert, vice-président du Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur. Bonjour, merci beaucoup d’être en direct avec nous.
C’est vrai que cette situation, hélas, nous rappelle des souvenirs tragiques.
Est-ce qu’on va, à un moment donné, arriver à mettre fin à ce type de remarques, de menaces et d’agressions contre les professeurs ?
SNALC – Maxime Reppert
Malheureusement, ça va être très compliqué. Tout d’abord, tout notre soutien, et celui du SNALC, va à notre collègue qui a été victime de ces menaces. Effectivement, cela rappelle des souvenirs douloureux.
Et je suis d’accord avec les propos du procureur de Montbéliard. Naturellement, je pense qu’à un moment donné, il va falloir arrêter de minorer ou d’excuser les propos et les actes d’élèves sous prétexte que ce sont des jeunes.
Je suis désolé, à 13 ans, on ne peut pas parler d’une mauvaise blague.
Quand je vois la mère qui, tout en condamnant les propos, essaye de minimiser cela, je pense que c’est extrêmement grave. C’est extrêmement grave.
CNEWS – Jean-Marc Morandini
On a Élisabeth Borne, qui est la ministre de l’Éducation, et qui a immédiatement réagi. Elle dit : « J’adresse tout mon soutien à l’enseignant de l’académie de Besançon, qui a été menacé de mort après avoir montré des caricatures. » Elle félicite le rectorat et l’établissement pour leur réactivité. « Aucune menace contre les professeurs, aucune contestation de la liberté d’expression ne sera tolérée. »
Est-ce qu’avoir une réaction comme celle-là, ça vous rassure ?
SNALC – Maxime Reppert
Écoutez, je pense que Mme Borne montre surtout patte blanche en évoquant ce qui a été fait, ce qui est normal d’ailleurs, et ce qui devrait être fait à chaque fois — mais ce qui malheureusement ne l’est pas toujours.
Dans ce cas précis, la situation a été gérée de façon très correcte, rapide et efficace par le rectorat et également par la justice. Ce n’est pas toujours le cas.
Je rappelle quand même que, quotidiennement, des élèves remettent en cause les propos des enseignants, ainsi que le principe même de laïcité, et que la justice, comme l’administration, n’est pas toujours au rendez-vous ni à la hauteur des atteintes que nous subissons au quotidien.
Ça, c’est une réalité, tout comme le « pas de vague » qui continue d’exister. Donc, effectivement, ici, entre guillemets, nous sommes rassurés. Nous aimerions l’être de façon systématique.
CNEWS – Jean-Marc Morandini
Merci beaucoup, Maxime Reppert, pour votre témoignage.
