« Quand c’est flou… »
Les professeurs de lettres classiques sont habitués aux beaux discours non suivis d’effet. Or, avec le « choc des savoirs », ils n’ont même pas droit aux beaux discours : silence total concernant les langues anciennes. On aurait pu s’attendre à ce que notre (ex-)ministre se saisît des propositions faites par le SNALC et une association de spécialistes sur la nécessité d’offrir les LCA à tous les élèves pour renforcer le français, mais rien, nihil, dans ses annonces.
À cela s’ajoute une inquiétude grandissante : s’il y a besoin de plusieurs groupes de niveaux en français, les options FCA en 6e et LCA seront-elles sacrifiées ? Nous manquons déjà de professeurs de Lettres en général, comment assurer le nombre d’heures supplémentaires nécessaires ? Eh bien, pour une fois, les chefs d’établissements se sont souvenus que les profs de LC sont aussi professeurs de français ! Mais pas pour le bon motif : certains commencent à annoncer des réductions d’horaires de LCA pour donner la priorité aux groupes de français, faute de moyens !
Lors de son audience avec la DGESCO, le SNALC avait bien mis en garde contre cette dérive. Nous avons clairement dit qu’il ne fallait pas que les groupes soient faits en déshabillant les marges.
Le problème est que les chefs d’établissements doivent travailler leur DGH dès maintenant alors qu’il n’y a aucun texte réglementaire ni aucune note de service pour les guider. Tout ce qu’ils peuvent asséner n’est donc que leur interprétation des déclarations ministérielles.
Ne vous laissez pas impressionner ! Les chefs ne peuvent pas sacrifier les options. Qu’ils demandent une dotation leur permettant de faire leur répartition ! Le dialogue de gestion bat son plein entre les établissements et les rectorats : réclamez les créations de postes nécessaires en Conseil pédagogique et CA !
Le SNALC n’abandonnera pas les langues anciennes et continuera à les défendre dans toutes les instances possibles. Contact : lettresclassiques@snalc.fr
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1485 du 26 janvier 2024