L’arrêté du 15 mars 2024 constitue une avancée majeure pour les langues anciennes au collège. Il fixe, pour la première fois, un horaire plancher contraignant : au moins une heure hebdomadaire en 5e, deux heures en 4e et en 3e. Le SNALC salue ce texte structurant, qui reconnaît enfin la légitimité des LCA.
Mais cette reconnaissance reste fragile, car les LCA continuent d’être prises sur la marge horaire des établissements, les rendant vulnérables aux arbitrages locaux.
L’absence ou l’insuffisance de financement par les rectorats des groupes de besoins contraint les établissements à puiser dans leur dotation, souvent au détriment des options, dont les LCA. Cette situation n’est pas théorique : elle est déjà une réalité sur le terrain.
C’est pour mesurer précisément l’ampleur du phénomène que le SNALC a lancé un sondage national, afin de faire remonter les pratiques constatées en 2024‑2025 et d’anticiper celles de la rentrée 2025‑2026.


Les premiers résultats sont contrastés. Pour 2024‑2025, la majorité des établissements ont maintenu les horaires planchers, mais des réductions horaires sont déjà observées, ainsi que d’importants regroupements de niveaux.
Dans certains cas, on a proposé aux collègues de basculer les heures de LCA en pacte, pour ne pas toucher à la marge — proposition heureusement restée marginale. Plus préoccupante encore est la menace de fermeture de l’option si les enseignants refusaient un horaire inférieur au seuil réglementaire.
Pour la rentrée 2025‑2026, les projections restent incertaines. Si des établissements se conforment au texte en augmentant les horaires, d’autres envisagent encore des coupes. Les LCA, bien que consolidées juridiquement, demeurent à la merci des choix locaux.
Le SNALC restera pleinement mobilisé pour que la logique du texte de 2024 s’applique partout. Il est urgent que les rectorats cessent de faire peser sur les options humanistes le poids du financement structurel du collège.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1503 du 11 juillet 2025.