Le mouvement sur postes à profil (POP), expérimenté depuis 2022, est pérennisé dès cette année. Parallèle au mouvement interdépartemental « classique », il a pour vocation de permettre aux PE de postuler directement sur des postes censés requérir des compétences particulières (spécialisé, pénitentiaire…) ou une aptitude à exercer dans un contexte spécifique (isolement…), dans ou en dehors de leur département. Si le ministère a présenté en septembre 2024 un premier bilan de ce mouvement, le SNALC dresse également le sien. Sans surprise, il est mauvais.
Des données partielles… et partiales !
Si le ministère a présenté de beaux graphiques et des cartes colorées, des statistiques bien plus détaillées auraient été indispensables pour faire un bilan révélateur de la situation. Ainsi, des tableaux croisés auraient été nécessaires avec, pour chaque département, le détail des types de postes proposés, le nombre de candidats, de PE mutés, leurs certifications …
Par ailleurs, le SNALC regrette que le ministère ait fait le choix de ne pas présenter les motifs de refus des candidatures. Alors même qu’il s’agit d’informations essentielles, il n’est nulle part question des raisons qui ont poussé les DSDEN à ne pas pourvoir 35% des supports POP en 2023 et 2024, alors que des PE candidataient en nombre pour ces postes.
Un contournement du mouvement intedépartemental avéré ?
Pour le ministère, le mouvement POP est « attractif » et dans une « dynamique positive ». Il relève cependant qu’un nombre important de PE quittent par ce biais Paris et ses académies limitrophes, dont il est très difficile de partir via le mouvement inter.
Or, les premiers PE affectés sur poste POP arriveront cette année au terme des 3 ans obligatoires d’occupation du poste. Un bilan à l’issue des opérations de mouvement 2024-25 permettra de voir si ces PE retournent dans leur département d’origine, mutent dans leur « nouveau » département ou restent titulaires du poste POP occupé. On saura alors avec certitude s’ils avaient saisi l’opportunité de ce mouvement parallèle pour obtenir un poste qui les intéressait réellement ou pour contourner un mouvement interdépartemental sclérosé.
Le SNALC reste opposé à ce dispositif opaque et hors barème, et estime que ce bilan – qui n’en a que le nom – ne permet pas de parler d’un franc succès.
Article paru dans la revue Quinzaine universitaire n°1494 – École du 4 novembre 2024