Le Sénat a publié en février un bilan des mesures éducatives du quinquennat.
Environ 10% de ce document est consacré à l’école inclusive en général, aux PIAL et aux AESH en particulier : le Sénat, établit clairement des dysfonctionnements sur ces sujets.
Ainsi, les PIAL ne pallient pas le manque récurrent d’AESH et sont perçus comme un échelon administratif supplémentaire. L’objectif de réactivité du PIAL mène à des changements d’affectation brutaux alliés à une mutualisation à outrance.
Le Sénat regrette que les affectations dans plusieurs établissements, les modifications brusques d’emploi du temps et l’augmentation des accompagnements ultra-mutualisés compliquent les missions des AESH, confrontés à une perte du sens de leur métier.
Le rapport observe également que malgré la modification des contrats des AESH, leur emploi reste précaire, à temps incomplet et à faible rémunération malgré une légère augmentation sur le quinquennat.
La formation est aussi pointée du doigt. Les AESH sont rarement formés en amont de la prise de poste et la formation continue est quasi inexistante, poussant des AESH à financer eux-mêmes des formations pour prendre en charge les besoins des élèves qu’ils accompagnent.
Le Sénat, bien conscient des failles du système, formule donc des propositions et relève de « bonnes pratiques » :
- Limiter l’étendue des PIAL ;
- Prendre en compte le trouble de l’élève et les expériences de l’AESH ;
- Renforcer la formation des AESH ;
- Améliorer la rémunération des AESH;
- Présenter le PIAL en réunion ;
- Écouter les souhaits d’affectation des AESH;
- Limiter les distances de déplacement par un engagement moral ;
- Prendre en compte les binômes AESH/ enseignants qui fonctionnent bien ;
- Organiser une réunion de travail avant le début de l’accompagnement ;
- Recenser les besoins de formation des AESH.
Si le SNALC rejoint le Sénat sur une grande partie des constats, il est plus ambitieux dans ses propositions. En effet, les préconisations du rapport sénatorial ne sont pas dénuées d’intérêt, le SNALC estime qu’il faut aller beaucoup plus loin et beaucoup plus vite si l’on veut réussir le pari de l’école inclusive tout en permettant aux AESH d’avoir des conditions de vie et de travail décentes.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1464 du 15 avril 2022