Depuis quelques années, les corrections et les résultats des examens nationaux suscitent des polémiques récurrentes. En 2023, le Ministre Gabriel Attal annonçait la fin des correctifs académiques – qui concernaient le DNB – afin de redonner du sens au diplôme. À l’issue de la session 2025 du baccalauréat, c’est Élisabeth Borne qui appelle à davantage d’exigence dans la correction du baccalauréat et dénonce dans les médias des « consignes de bienveillance excessive » rappelant que l’on ne doit pas « donner le bac à tout le monde ».
À ce titre, une réunion est prévue entre la DGESCO et les organisations syndicales dès cette rentrée. Le SNALC, qui dénonce depuis plusieurs années ces mêmes consignes, sera ravi d’y participer. Sur la session 2025, il a transmis au Ministère quelques exemples qui constituent à nos yeux des dysfonctionnements. Un centre de correction à l’étranger a réuni des correcteurs du baccalauréat de français pour leur demander d’atteindre une moyenne de 13 / 20. Des correcteurs de l’épreuve de HLP ont été destinataires des mêmes consignes et nous ont signalé que leurs notes avaient été modifiées sans leur accord. Voilà la réalité des harmonisations toujours existantes dont on sait qu’elles ne se traduisent jamais – que d’aucuns nous détrompent – autrement que par des hausses.
Bien sûr, la bienveillance à outrance n’est pas une nouveauté. Pensons à ces correcteurs de français encouragés à lire les copies à haute voix afin de ne pas pénaliser l’orthographe, la syntaxe…, à ceux de langue vivante sommés de faire de même en ajoutant : always look on the bright side… si le message passe, c’est très bien, ou encore à ceux de mathématiques qui doivent faire fi des calculs quand le raisonnement est là, tout en se concentrant sur le résultat lorsque le cheminement pose problème.
Pour le SNALC, un changement de paradigme serait salutaire. L’objectif de 80 % d’une classe d’âge au baccalauréat n’a de sens que s’il s’accompagne d’une élévation du niveau de connaissance des élèves et correspond à une réalité. Dans le cas contraire, notre pays délivre un diplôme Potemkine et ment à ses élèves comme à ses citoyens.