L’adolescence est une période de fragilité psychique, accentuée de nos jours(1) par de multiples facteurs (éco-anxiété, réseaux sociaux, crise de l’autorité, jeux vidéos…). L’actualité récente révèle les conséquences les plus dramatiques de cette problématique avec le port et l’utilisation meurtrière d’armes blanches. Face à ce terrifiant constat, le ministère a initié en 2023 des formations aux premiers secours en santé mentale(2). Cette mesure, utile, reste curative.
Or, sans prétendre résoudre à elle seule une problématique complexe, l’EPS peut jouer un rôle préventif.
Plusieurs études montrent que l’activité physique régulière agit favorablement sur l’humeur, diminue l’anxiété(3) et contribue à réduire l’agressivité chez les jeunes(4)(5). 30 minutes d’exercice quotidien réduiraient de 26 % les risques de dépression chez les 12-18 ans(3).
Pourtant, le constat reste amer : 40 % des collégiens ne pratiquent aucun sport en dehors de l’école(6), et l’EPS scolaire reste sous-dotée : 2h hebdomadaires au lycée, 23 % des collèges sont sans gymnase(7). De plus, quand les élèves sont en EPS, moins de 50 % du temps est consacré à une pratique motrice réelle(8).
Dans L’Éloge de la fuite(9), Henri Laborit a démontré l’importance de l’action en réponse à l’angoisse et au stress dans le maintien de l’homéostasie et donc de la santé. L’engagement corporel favorisé par l’EPS peut participer, à cette régulation émotionnelle, et donc améliorer la santé mentale de nos élèves.
Par conséquent, devant un problème qui relève de la santé publique, voire de la sécurité de chacun, le SNALC appelle à :
- Un plan national pour les équipements sportifs ;
- 3h d’EPS hebdomadaires pour tous les lycéens ;
- Une EPS recentrée sur la mise en activité physique des élèves.
Face au mal-être des jeunes, l’EPS et ses acteurs ont un rôle à jouer : donnons en leur les moyens !
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1503 du 11 juillet 2025