Jean-Rémi GIRARD
MISE EN EXAMEN
Il y aura donc des épreuves du bac, du brevet, du CAP, du BTS. Après une consultation express où le ministre a suivi ceux qui étaient de son avis (voir article p13 de la QU1453), les examens 2021 auront bien lieu. Peu importe qu’on trafique en amont les épreuves à un tel point que cela fait passer le contrôle continu intégral pour le summum de l’exigence : les personnels organiseront, les élèves composeront, et les professeurs corrigeront. Et ensuite, en philosophie et en voie professionnelle, on jettera la moitié de leur travail à la poubelle, au nom de la bienveillance. Mais le symbole politique est là : c’est l’essentiel. On remarquera qu’on n’a jamais autant défendu les épreuves terminales dans les discours que depuis qu’on a imposé du contrôle continu dans le fonctionnement du bac. D’après notre ministre, une part de l’ « esprit français » résiderait même dans l’épreuve du grand oral, rien que ça… Au-delà du fait que l’esprit français s’est passé de cette épreuve pendant fort longtemps, au vu des conditions de préparation des élèves et des personnels à ce machin, cela n’est pas très flatteur pour notre pays.
Mais si l’on examine cette année de manière plus globale, on peut constater que les examens sont loin d’être le seul domaine qu’il convient d’instruire. Fidèle à sa promotion de l’oral par rapport à l’écrit, le ministère a beaucoup dit, mais peu acté sur le papier. Les grands discours sur l’inclusion ont du mal à se concrétiser sur le plan salarial pour les AESH. On a beaucoup promis aux directeurs d’école, avant de vider progressivement une proposition de loi (qui joue les prolongations) de la plupart de ses effets concrets positifs. Quant à la revalorisation historique des enseignants et à sa loi de programmation, même les députés n’y croient plus. On ne parlera pas des accommodements déraisonnables passés entre le ministre et le calendrier. Annonces du Grenelle en février, vaccination en mars, autotests début mai : tout s’est déroulé exactement comme communiqué, au jour près. Les professeurs d’EPS peuvent en témoigner : quand le ministre annonce quelque chose, c’est du solide et du durable !
Le SNALC ne se contente pas d’examiner, cela dit. Il propose, il milite, il agit, que ce soit seul ou accompagné. Il soutient les mouvements des AED et des AESH ; il a contribué à ce que le ministère se rappelle qu’il avait des personnels sociaux. Il a su mettre dans le débat les conditions de travail et de rémunération des agents de l’Éducation nationale. Et si l’on peut toujours trouver quelques grincheux qui continuent d’entonner la rengaine du « ces-feignants-toujours-en-vacances », on constate que la parole du SNALC produit des effets certains, elle. Le discours médiatique ambiant, même dans des médias généralement peu amènes pour nos métiers, a clairement évolué. Plus que jamais, le SNALC est à vos côtés pour vous défendre, depuis votre lieu de travail jusqu’à France 2. Face à un ministère qui tente souvent de masquer les preuves de ses mensonges, nous savons être des avocats efficaces, pour la simple et bonne raison que nous travaillons et que nous connaissons toujours le dossier.
le 17 mai 2021