Jean-Rémi Girard répond aux questions de Wendy Bouchard sur Europe 1 concernant la campagne de vaccination des enseignants.
À retrouver sur le site d’Europe 1. Interview diffusée le 10 avril 2021 dans Europe soir week-end.
Citation:
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Wendy Bouchard : Bonsoir Jean-Rémi Girard.
Bonsoir. Wendy Bouchard : Vous êtes enseignant et président du Snalc (le syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur). Qui sont-ils et combien sont-ils ces enseignants de plus de 50 ans au contact d’enfants handicapés ? On n’en a absolument aucune idée parce qu’on ne nous a pas expliqué ce qu’est un enseignant au contact d’un enfant handicapé. Il faut savoir que les enfants handicapés sont scolarisés à 84 % en milieu ordinaire, c’est à dire dans les écoles, les collèges et les lycées ordinaires. Il n’y en a que 16 % qui sont dans des établissements spécifiques. On a cru comprendre que ce que voulait dire Jean Castex, mais avant lui Emmanuel Macron et avant lui Jean-Michel Blanquer puisqu’ils ont tous employé cette formule, c’est qu’on était sur les enseignants qui travaillent dans des établissements spécialisés médico- éducatifs, médico-sociaux et hospitaliers. Dans ces cas-là, on est sur quelque chose de l’ordre de 20 000 enseignants spécialisés, avec les accompagnants d’élèves en situation de handicap, on doit monter à 30 000. Parmi eux vous dire combien ont plus de 50 ans, je n’en ai absolument aucune idée. C’est très très peu. Wendy Bouchard : Et la formule reste floue, vous venez de la requalifier, comme l’échéance, vous auriez aimé profiter de ces 15 jours de vacances qui ont commencé hier soir pour faire partie de ces personnels à prioriser justement dans la vaccination Jean-Rémi Girard ? Mais bien-sûr ! En fait, cela fait depuis janvier qu’on demande une priorité vaccinale pour les personnels de l’Éducation nationale qui sont au contact avec du public. Cela figurait dans la stratégie de la haute autorité de santé en novembre dernier ; cela avait été annoncé par le ministère de l’Éducation nationale et à partir de là, ça a été du grand n’importe quoi ! On nous a dit un jour « oui », on nous a dit un jour « non », on nous a dit un jour « peut-être », on nous a dit « mars », on nous a dit « avril », on nous a dit « juin ». On se rend compte que même Emmanuel Macron, quand il dit les enseignants, c’est à partir de mi-avril ou fin avril, en fait il faut comprendre une minuscule proportion d’enseignants à partir de mi-avril ou fin avril, mais en fait les enseignants sont prévus avec le reste de la population aux mêmes dates du calendrier. Wendy Bouchard : C’est la confusion. On nous a menti. C’est le mensonge. Wendy Bouchard : Vous parlez de mensonge ce soir ? Oui, pour nous c’est un mensonge d’État !… quand on annonce et que tout le monde comprend : on va prioriser les enseignants. Je le rappelle mais vous l’avez dit, on a quand même fermé les écoles. On le voit venir gros comme une maison qu’on va faire une réouverture dans des conditions strictement identiques aux conditions qu’on avait avant la fermeture. On ne voit pas très bien ce qu’on va changer. La vaccination était quand même pour nous un élément essentiel de la reprise. Et si on se retrouve à vacciner les enseignants avec la deuxième dose mi-juillet, vous comprenez bien qu’en terme de calendrier, c’est parfaitement stupide. Wendy Bouchard : Je comprends. Le calendrier n’existe pas vous concernant, alors que sur cette antenne, samedi dernier exactement, Nathalie Elimas, en charge de l’enseignement prioritaire, nous redisait que les professeurs seraient vaccinés, probablement, mi avril ou fin avril. On comprend donc aujourd’hui votre désarroi Jean-Rémi Girard, vous qui parlez ce soir de mensonge d’état sur la vaccination des enseignants. Merci de vous être exprimé en direct sur Europe 1. |