Trop souvent, par crainte ou par méconnaissance des textes, les professeurs des écoles suivent toutes les injonctions de leur IEN, y compris les plus farfelues. Le SNALC vous aide à discerner les limites à ne pas franchir.
Supériorité hiérarchique et conduites malheureusement trop fréquentes
Si l’IEN est, par délégation de compétences du DASEN, le supérieur hiérarchique des professeurs des écoles, il n’a pas tout pouvoir. Trop d’IEN pratiquent des techniques managériales visant la surcharge. Les dérives sous couvert de progrès sont nombreuses : modifications successives des programmes, outils institutionnels qui se multiplient… Certains expérimentent l’élargissement du spectre de l’exigible et de l’acceptable, mais aussi une infantilisation des enseignants pour les placer en situation psychologique d’infériorité. Et malheureusement, cela fonctionne. On ne peut pas en ajouter indéfiniment et il faut parfois savoir refuser avec les formes et en argumentant, en distinguant ce qui est obligatoire et/ou nécessaire de ce qui ne l’est pas.
Devoir d’obéissance et limites
Les IEN oublient souvent que les professeurs des écoles en font plus qu’ils ne doivent, notamment en dépassant les 108 h, ne serait-ce que par les réunions avec les parents d’élèves, et ils n’hésitent pas à exiger toujours plus.
Le principe d’obéissance hiérarchique est inscrit à l’article L. 121-10 du Code général de la fonction publique :
« L’agent public doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique, sauf dans le cas où l’ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public ».
Dès lors, le refus d’obéissance à un ordre, qu’il s’agisse d’une contestation ou d’une abstention, constitue une faute et peut faire l’objet d’une sanction. Aussi, pour le SNALC, les demandes et instructions doivent être explicites et formulées par écrit (Les consignes, c’est à l’écrit ! 1) tout comme les convocations et les ordres de missions (J’y vais ou j’y vais pas ? 2 ).
Il apparaît donc que les ordres qui sont des atteintes aux garanties statutaires du fonctionnaire sont contestables. Il est nécessaire de consulter le SNALC pour prendre un avis en cas de doute
Article publié dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1497 – École du 17 janvier 2024