Le 22 janvier 2020
Le questionnaire proposé en novembre 2019 aux directeurs d’école n’apprend rien que nous ne savions déjà sur leurs conditions de travail difficiles. Nous le crions haut et fort depuis des années : les directeurs sont surchargés ; ils ont besoin d’aide, d’accompagnement, d’écoute et de reconnaissance, etc.
Pour établir la synthèse de la consultation des directrices et directeurs d’école, un échantillon de 3001 questionnaires a été tiré au sort, soit l’expression de 6% des 45 500 directeurs d’école publique et privée que compte le premier degré.
Les résultats de ce questionnaire, dont une majorité des questions était à choix multiple souvent inexploitables, suggèrent parfois des interprétations grotesques quand on connaît la situation des directeurs.
Nous apprenons ainsi que :
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- Uniquement 12% des directeurs d’école évoquent la surcharge de travail,
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- 10% seulement expriment stress et fatigue,
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- 1% évoque le charisme et la rigueur pour l’exercice du métier.
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- 46% estiment leur temps de travail de direction entre 11 et 20 heures (ce qui peut laisser penser qu’une demi-décharge serait suffisante ?). D’ailleurs, seuls 9% manifestent le besoin d’une augmentation du temps de décharge…
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- 52% aimeraient un appui pour la gestion des accès à l’école quand 48% souhaiteraient une aide pour les appels téléphoniques. Ils sont 91% à se déclarer interrompus sur leur temps de classe pour un motif lié à la fonction de direction. Pour autant, seulement 2% voudraient le retour des EVS.
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- Seuls 3% des directeurs souhaiteraient plus d’autonomie. 4%, plus de reconnaissance.
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- 10% des directeurs seulement aspireraient à un allègement des tâches administratives et seulement 1% sont favorables à la suppression les APC et des animations pédagogiques.
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- 3% se sont plaints des archives en doublon et 1% aimerait recevoir moins de messages et moins de mails…
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- 2% évoquent un métier intéressant, passionnant et enrichissant.
- En tête des demandes de matériels, loin devant un ordinateur pour la direction, 22% réclament un téléphone portable professionnel (pour être joignable à n’importe quel moment, n’importe quel jour quoi qu’il arrive…?)
Voilà quelques chiffres qui prêteront à sourire… Comment ne pas s’inquiéter des conclusions de cette enquête ? Le SNALC se demande comment le ministère exploitera les résultats inexploitables de cette synthèse appelée Le métier de directrice et de directeur d‘école aujourd’hui ? Mais quand va-t-on enfin s’attaquer sérieusement au problème de la direction ? Le SNALC attend la suite de cet épisode avec impatience. On voit bien que ce questionnaire permet de faire dire ce qu’on veut aux chiffres. Sauf pour les questions claires sans choix multiple.
Ainsi, il ne sera plus possible de nous faire croire que la majorité des directeurs (11%) veut un statut de chef d’établissement. Nous sommes bien d’accord. C’était finalement la question la plus intéressante de toutes.