L’automne s’annonce mal pour les retraités : non seulement ils ont dû, à la fin du printemps, encaisser la perspective de ne pouvoir partir à la retraite que deux ans plus tard que prévu, mais ils risquent maintenant de subir des menaces sur le montant de leur pension. N’a-t-on pas parlé de ne pas tenir compte de l’inflation au 1er janvier 2025, mais seulement à partir du 1er juillet 2025, avant que le ministère ne revienne à des dispositions plus raisonnables ?
En fait, il faudra bien attendre le vote du budget au plus tard le 31 décembre 2024, pour être fixé sur leur sort.
Or, la presse n’a cessé de prétendre que les retraités ont un niveau de vie supérieur à celui des actifs, à la grande colère du SNALC.
D’abord, très nombreux sont les fonctionnaires retraités de catégories C et B qui découvrent avec stupéfaction qu’aux yeux de la presse ils ont un niveau de vie supérieur à celui du reste des Français.
Ensuite, les journalistes n’ont pas l’air de savoir que, depuis 1991, les retraités ont été assujettis par Michel Rocard au paiement de la C.S.G. d’abord limitée à 1,1 % avant de s’arrêter (?) à 8,3 % en 2018. Ce nouveau prélèvement sur les revenus des retraités est tellement ancien qu’il semble passé totalement aux oubliettes !
De même, le gouvernement Juppé a décidé en 1996 de créer un nouveau prélèvement « provisoire » de 0,5 % au titre de la cotisation pour le remboursement de la dette sociale (C.R.D.S.) Ces mêmes retraités pensaient voir la fin de cet impôt en 2009 ; mais la dette se montait encore à 120 milliards en 2018 et son paiement a donc été prolongé jusqu’en 2024. Provisoire qu’ils disaient ! Aux dernières nouvelles, elle sera remboursée en 2033… à moins que ce ne soit en 2042. Pourquoi riez-vous ?
Et ce n’est pas fini : le gouvernement Hollande a créé en 2013 un prélèvement payable par les seuls retraités, la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie ou CASA : 0,3 %.
Moralité : comment le SNALC pourrait-il ne pas condamner les annonces de prélèvements ou de réductions des pensions, alors que depuis plus de trente ans, les retraités n’ont cessé de contribuer, bon gré mal gré, à la solidarité ?
Article publié dans la revue Quinzaine universitaire n°1494 du 4 novembre 2024