Incroyable ! Merveilleux ! Ça y est, le président de la République, notre fantomatique ministre jouant les figurants à ses côtés, a annoncé une nouvelle revalorisation HIS-TO-RIQUE !
Blanquer nous avait préparés à ne rien attendre de ses annonces grandiloquentes qui accouchaient d’une « augmentation » méprisante. Nous ne sommes donc pas surpris. Pour le pouvoir libéral en place, les lumières ne valent pas grand chose : ce sera 96 et 92 euros mensuel pour tous (doublement de l’ISAE et de l’ISOE part fixe) et une centaine d’euros de plus jusqu’à l’échelon 7, le tout sous forme de prime[1]. Les milieux de carrière, parmi les plus mal payés d’Europe devront s’en contenter, tout comme les fins de carrière, soit tous les collègues dépassant les 37 ans. Le jargon du ministère appelle cela le « socle ». Il est branlant.
Le compte n’y est pas pour le SNALC qui demande toujours 1000 euros par mois pour TOUS les professeurs, s’appuyant sur des calculs on ne peut plus sérieux et reconnus par tous.
Le « pacte » faustien, quant à lui, sera composé de « briques » valant chacune 1250 euros brut annuel et couvrira, au choix (des chefs), les missions suivantes :
- Remplacer au pied levé un collègue absent, à hauteur de 18h par an, soit l’équivalent d’une demi-heure hebdomadaire payée 69/heure.
- Faire 24h d’aide au devoir
- Faire des stages durant les vacances
- Assurer les cours de soutien en français et en mathématiques en 6ème.
- De la coordination sur l’inclusion (des réunions donc), du soutien en primaire sous des modalités pas encore explicitée.
Le ministère fait donc tout pour annualiser de façon déguisée notre temps de service qui reste pour le moment hebdomadaire. Certes, le pacte de remplacement des collègues absents ne sera pas mal payé, mais il ne fait qu’acter la désaffection pour notre métier et rien n’est fait pour donner envie d’être professeur ou de le rester. Il s’agit tout simplement du « travailler plus pour gagner plus » qui n’est en rien un gain de salaire et commence à être sacrément vieux. Les innovateurs du ministère deviennent de plus en plus gâteux et mesquins !
Les rectorats, le jour même de l’annonce du pacte, ont commencé à déformer la loi, comme ils aiment tant le faire. Ils font déjà pression sur les collègues en expliquant qu’il faudrait accepter le pacte « remplacement » pour pouvoir signer celui sur l’aide au devoir. C’est un absolu mensonge. Envoyez-les promener !
Par ailleurs, les chefs d’établissement n’ont à l’heure actuelle aucune information sur les « briques » qu’ils pourront attribuer. Une fois les « briques » versées aux établissements, soyons certains qu’elles permettront de diviser encore plus les équipes et qu’elles serviront à récompenser les collègues les plus zélés.
Il semblerait bien plus judicieux, pour le SNALC privé, de créer un corps de professeurs titulaires remplaçants par académie, volontaires, comme cela existe dans le public. En lieu et place, le privé continue lui aussi à perdre des postes, même en classe préparatoire, et à recourir à des Maîtres Auxiliaires sous-payés et taillables et corvéables à merci, et maintenus sur des postes, au détriment des titulaires et contre les textes des accords pour l’emploi.
Quant à nos retraites, elles seront encore plus misérables grâce à la loi, passée au forceps du 49.3. En tant que Maître du privé, le calcul de nos pensions se fait sur les 25 meilleures années et non sur les 6 derniers mois, comme pour nos collègues du public. Nos salaires sont également amputés d’une centaine d’euros par mois de cotisations supplémentaires. Les professeurs du privé sont donc encore plus perdants avec cette régression des retraites.
Avec de telles mesures, c’est « Enterrement » et non Renaissance que devrait se nommer le parti présidentiel. Nous continuerons pourtant à assurer notre délégation de service public, toujours mal payés, toujours mal considérés, entravés dans notre travail par des réunions idiotes et des injonctions pédagogistes toutes plus ineptes les unes que les autres. Si nous voulons que ça change, il va falloir chers collègues, sortir de la léthargie et agir ! Le SNALC privé est là, à vos côtés, pour rendre à notre métier le lustre que les barbares qui gouvernent le ministère, veulent définitivement éteindre.
Nous ne pouvons pas rallumer la lumière sans vous.